L'appellation film noir est un terme qui a été inventé en France, il est apparu pour la première fois dans un article de L'Ecran français de Nino Frank en 1946. Cette désignation identifie toutes les œuvres tournées à Hollywood entre 1944 et 1959. Le film noir n'est ni un genre (comme le western ou le cinéma d'horreur par exemple), ni un mouvement (comme le néoréalisme italien ou le réalisme poétique entre autres), ne présentant d'ailleurs aucun programme purement théorique, il s'agit plutôt d'un courant cinématographique. La noirceur au cinéma existe depuis sa création (le premier film de gangsters date de 1904 avec La Capture des voleurs de la Yegg Bank, de Edwin S. Porter) elle s'est simplement développée et, de plus en plus lisible et explicite, elle s'est exprimée par des personnages et des ambiances davantage ciselés, dans ce qu'on appelle donc le film noir dans lequel le rêve et le réel se combattent. Le film noir naît avec la détérioration du système économique et social des Etats-Unis d'avant-guerre, d'importantes grèves ont lieu et la pauvreté sévit, le pays baigne alors dans un sentiment d'insécurité.
Comment le courant cinématographique le film noir s'est-il élaboré dans les USA des années 40 ? Nous appuierons notre démonstration à partir de The Big Sleep de Howard Hawks, un des principaux films noirs de l'époque classique dudit courant. Howard Hawks, cinéaste à la filmographie prolifique, réalise en 1932 Scarface, la figure de proue des films de gangsters, et en 1945, Le Port de l'angoisse, avec déjà Humphrey Bogart et Lauren Bacall que nous retrouvons dans The Big Sleep
[...] On sait que les malfrats encerclent la maison alors que le couple est contraint d'attendre. Le film noir conçoit toujours cette esthétique étouffante, l'homme est toujours oppressé, soit par un monde extérieur trop imposant, un fardeau, soit par des prédateurs dont il est la proie mais sans jamais cesser de vouloir inverser la situation. Loi de la jungle à l'image de cette scène introductive qui se situe dans une serre où il fait déjà bien trop chaud pour le personnage principal, il transpire bien trop, prémices de ce qui suivra. [...]
[...] On ressent aussi l'influence de l'expressionnisme dans l'utilisation des ombres chez Hawks, ou bien souvent, les personnages existent d'abord par leur ombre, ce qui participe grandement à cet univers inquiétant du film noir, les traits ne sont pas tout à fait dessinés, c'est le flou qui domine et laisse présager un doute sur l'avenir, sur la suite, tout est toujours en questionnement perpétuel. Nous avons vu à travers The Big Sleep que le courant cinématographique du film noir s'inscrit dans l'histoire du cinéma de façon atypique de par le contexte social dans lequel il naît. Dans une Amérique en état de crise en période d'avant-guerre, les cinéastes critiquent et dénoncent ce système qui vacille sous les traits d'intrigues policières divertissantes. [...]
[...] L'influence esthétique est très forte aussi depuis cet âge hollywoodien où les ambiances nocturnes et les détectives privés étaient les modes d'expression les plus prégnants sur les écrans, cette atmosphère angoissante et oppressante aura même influencé le cinéma d'horreur. L'aura d'un duo mythique du cinéma restera aussi comme l'empreinte indélébile du film noir, Lauren Bacall et Humphrey Bogart. Noël Simsolo écrira d'ailleurs : Ainsi, Humphrey Bogart résume le film noir 2 Bibliographie 1. Alan Silver et Elizabeth Ward, Encyclopédie du film noir, Rivages (1979) 2. [...]
[...] Le film noir à travers The Big Sleep de Howard Hawks L'appellation film noir est un terme qui a été inventé en France, il est apparu pour la première fois dans un article de L'Ecran français de Nino Frank en 1946. Cette désignation identifie toutes les œuvres tournées à Hollywood entre 1944 et 1959. Le film noir n'est ni un genre (comme le western ou le cinéma d'horreur par exemple), ni un mouvement (comme le néoréalisme italien ou le réalisme poétique entre autres), ne présentant d'ailleurs aucun programme purement théorique, il s'agit plutôt d'un courant cinématographique. [...]
[...] Dans le film d'Howard Hawks, un détective privé (Humphrey Bogart) se voit confier par un vieux monsieur une enquête qui consiste à éliminer un homme du nom de Geiger qui soutire de l'argent à sa fille Carmen. Le privé Philip Marlowe fait la rencontre de Vivian (Lauren Bacall), la sœur de Carmen. Aussi étonnant soit-il, Marlowe retrouve le cadavre de Geiger seulement au bout d'une vingtaine de minutes dans le film. L'intrigue initiale est révolue, les nouveaux mystères se succèdent alors tout au long du film, de façon vertigineuse. L'intrigue devient peu à peu inextricable, les meurtres se suivent et la résolution semble décidément s'éloigner toujours plus. [...]
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