En quoi le film Laura, s'inscrit-il au coeur du système hollywoodien classique?
Dans le cadre du séminaire « Le classicisme hollywoodien », j'ai choisi d'étudier Laura de Otto Preminger.
Né à Vienne en 1906, Otto Preminger est le fils d'un avocat général ayant exercé sous l'empire austro-hongrois. En 1932, Otto Preminger épouse une actrice hongroise Marion Mill. Son ascension à Vienne est fulgurante. Il devient en 1933 le directeur du théâtre Josefstadt, succédant à Max Reinhardt qui assure encore la plupart des mises en scène. Lui-même dirige la pièce Libel avec un tel succès que des producteurs américains l'appellent à New York en 1935, puis à Hollywood. Les studios de la 20th Century-Fox l'engagent.
Otto Preminger eut d'abord l'autorisation de Darryl Zanuck pour produire Laura, mais non pour le réaliser. Rouben Mamoulian commença le tournage. Les rushes de tournage de Mamoulian déplurent à Darryl Zanuck, qui finit par céder la réalisation à Otto Preminger.
La réalisation de Laura est l'occasion de prouver qu'il peut appartenir à un grand studio hollywoodien. Henri Agel écrira : «cette œuvre envoûtante reste en sa profondeur l'étrange méditation d'un Européen d'Hollywood». Les acteurs principaux sont Gene Tierney (Laura Hunt), Dana Andrews (Mark McPherson), Clifton Webb (Waldo Lydecker) et Vincent Price (Shelby Carpenter). Le scénario du film est une adaptation du roman policier Laura de Vera Caspary. Vera Caspary semble préférer John Brahm, qui curieusement d'ailleurs, finira malgré tout par mettre en scène une adaptation de Laura pour la télévision en 1955.
[...] Elle me tenait aussi pour l'homme le plus doux, le plus bienveillant et le plus compatissant du monde Indiscutablement, Lydecker a joué pour Laura le rôle d'un Pygmalion. Séduit par le charme et la personnalité de la jeune femme, il décide de mettre ses relations, sa puissance et sa chronique au service de Laura dont il assure l'ascension sociale. Ironique, hautain, superbement décadent, Waldo Lydecker aime Laura d'une manière possessive. C'est plus psychologiquement et cérébralement que physiquement qu'il est attaché à celle qu'il considère comme sa créature. La première scène oppose immédiatement Lydecker à McPherson. Le premier avec son complet de Tweed incarne le chic new-yorkais. [...]
[...] Mark réveillé découvre Laura en personne. Comme si elle était une véritable création mentale, un fantasme réel. Cette séquence comprend la charnière du film : depuis le début, le propos principal du film est l'enquête sur le meurtre de Laura et tout ce qui en découle (les différentes rivalités entre les amis de Laura), mais la soudaine réapparition de celle-ci renverse toutes les certitudes. D'autre part, son arrivée fantasmagorique liée à la soudaine passion de McPherson renvoie à toutes les images de Laura, que les interrogatoires ont pu nous faire apercevoir. [...]
[...] L'idée de Edgar Poe est claire. Il met en scène un homme de génie, décidé à reproduire exactement la physionomie de la femme qu'il aime. Peu à peu, la pensée de donner à ce portrait l'aspect de la vie amène l'artiste à exercer une telle influence hypnotique sur son modèle qu'il se produit une extériorisation de la force vitale de sa femme pour aller se fixer sur la toile. Au moment où le portrait est achevé, le modèle s'éteint. L'élément vital a quitté le corps de la jeune femme, il s'est transporté sur la toile du tableau obéissant à la volonté du peintre. [...]
[...] Le film "Laura" au coeur du système hollywoodien classique Problématique:En quoi le film Laura, s'inscrit-il au coeur du système hollywoodien classique? Dans le cadre du séminaire Le classicisme hollywoodien j'ai choisi d'étudier Laura de Otto Preminger. Né à Vienne en 1906, Otto Preminger est le fils d'un avocat général ayant exercé sous l'empire austro-hongrois. En 1932, Otto Preminger épouse une actrice hongroise Marion Mill. Son ascension à Vienne est fulgurante. Il devient en 1933 le directeur du théâtre Josefstadt, succédant à Max Reinhardt qui assure encore la plupart des mises en scène. [...]
[...] Le directeur de la Fox, Darryl Zanuck le renvoie. Otto Preminger ne redeviendra réalisateur hollywoodien, à la Fox que six ans plus tard, après un retour au théâtre à New York. En 1943, c'est l'année de sa naturalisation américaine. Dans son autobiographie, Otto Preminger affirme avoir considéré les Etats-Unis comme son propre pays dès son arrivée en 1935. Ce Viennois qui s'exila aux Etats- Unis est passé par toutes les étapes de la conception d'un film, il fut acteur, assistant réalisateur et producteur. [...]
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