Rainer Werner Fassbinder est un réalisateur allemand. En l'espace de treize années, il sera l'auteur d'une quarantaine de films pour la télévision et le cinéma. Inspirée de l'œuvre de Douglas Sirk, sa production explora essentiellement tous les aspects du mélodrame imprégné de l'Allemagne post hitlérienne et américanisée des années cinquante. Ses films traitent souvent le problème de l'amour et des relations de pouvoir qui en découlent.
Fassbinder nous montre une galerie de portraits mêlant les figures de stars, les actrices et proches, les personnages en situation. Ses films mettent en valeur la complexité de la figure féminine. Fassbinder réalise la synthèse du mélodrame et de la parabole politique, caractéristique de son cinéma : la femme exploitée par excellence; la femme qui veut, qui désire; la « femme qui pense ».
[...] Etre femme est donc une opportunité en même temps qu'une faiblesse. Il faut savoir l'utiliser. Le coeur y est souvent, mais le but à atteindre est un peu flou et inéluctable, étrange paradoxe. Que ce soit dans la rue en troquant quelques morceaux de bois délabrés qui serviront à se chauffer contre un demi-paquet de cigarettes, ou que ce soit à la direction d'une grande usine de textile, Maria fait finalement la même chose. Elle se troque elle-même contre un peu de bien matériel. [...]
[...] Mais c'est aussi ce qui sauve : le retrait de la femme, c'est également son adhérence à l'image qu'elle est, autrement dit à l'image où la fixe Fassbinder. Comment l'oeuvre Fassbinderienne nous dévoile-t-elle la figure féminine? Nous verrons dans un premier temps comment Fassbinder met en scène les femmes, puis comment la relation dominant/dominé apparaît également à travers les femmes dans ses films. Nous pouvons voir à travers les films de Fassbinder qu'il présente les femmes sous deux aspects différents. [...]
[...] Mais au fil du film elle se perd. Sans cesse loin de son mari tantôt à la guerre, tantôt "mort", tantôt en prison. Mais c'est parce qu'elle est dominée par l'amour qu'elle a pour son mari, par l'espoir de le retrouver et qu'il soit fier d'elle, qu'elle "domine sa vie", et ce pouvoir de prendre les choses en main, elle va la perdre puisqu'à la fin, son mari va partir pour "redevenir un homme", redevenir un homme pour lui c'est reprendre le pouvoir dans cette relation. [...]
[...] Les deux seules femmes que nous pouvons citer sont la soeur de Fox et la mère d'Eugen. Cette dernière ne s'exprime pas beaucoup, elle semble "opprimée" par son mari et son fils. Ce sont les hommes qui prennent les décisions, elle n'intervient en aucune façon dans leur manière de diriger l'entreprise familiale, pourtant elle a un rôle dans cette entreprise puisqu'elle signe le papier qui stipule que Fox accorde son crédit. Quant à la soeur de Fox, Fassbinder la fait percevoir aux spectateurs comme une alcoolique. [...]
[...] Maria rencontre Bill. Ils ont une liaison. Elle tombe même enceinte. Un ami de la famille revient du front et annonce à Maria la mort de son mari Hermann. Mais, un beau jour si on peut dire, Hermann revient et surprend le soldat américain et noir au lit avec Maria. Une vague tentative de bagarre a lieu entre les deux hommes. Sans succès. Mais Maria assomme Bill avec une bouteille et le tue. Hermann endosse le crime et va en prison. [...]
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