Afin de répondre à la question « Faut-il réformer le soutien à la production cinématographique ? », il convient d'abord d'admettre l'existence d'un tabou autour de l'industrie cinématographique en France. Un tabou qui est placé sous le signe de l' « exception culturelle » que l'on peut définir comme un mécanisme défensif & offensif adopté en vue de protéger l'ensemble des œuvres audiovisuelles & cinématographiques nationales.
Au-delà de l'arcane des chiffres qui figurent l'« exception culturelle » de la production cinématographique en France, on peut y déceler un emblème de la défense de l'identité nationale à la française.
Le soutien de l'Etat aux industries de l'image s'inscrit dans une tradition ancestrale de mécénat étatique : L' « exception culturelle » apparaît comme une oriflamme nationale bien que ce soient surtout les créateurs qui se mobilisent en temps voulu. Le public est quant à lui généralement hermétique aux délices des conciliabules technocratiques. Cette politique recueille cependant l'adhésion tacite du peuple français.
Le caractère polysémique de l'« exception culturelle » lui permet de mener une politique de front uni : On n'observe aucune discordance entre les divers & divergents gouvernements qui se succèdent au cours des dix dernières années. Cette stature dévoile une fierté nationale autour de la notion de culture.
On peut alors comprendre dans quelle mesure il est difficile de s'interroger sur une éventuelle réforme du dispositif d'aide à la production cinématographique. Après avoir exploré la fonction et le fonctionnement du système de soutien à la production cinématographique (1.), j'exposerai en quoi l'augmentation & la diversification de l'aide s'avèrent être des réformes indispensables quoique insuffisantes pour remédier aux problèmes actuels & à venir (2.).
[...] En outre, le nombre de points obtenus dans le barème de 100 points détermine le niveau du soutien qui sera généré par l'exploitation du film et accordé au producteur : un film qui obtient 80 points génère 100% du soutien, celui qui obtient 25 points génère 25%. Le barème s'applique quelle que soit la nature du film : production 100% française ou coproduction internationale. La procédure d'agrément a été modifiée par un décret du 24 février 1999 La demande d'agrément des investissements avant le début des prises de vue est désormais facultative pour les films ne faisant pas appel à des financements encadrés (avance sur recettes, chaînes hertziennes en clair, SOFICA et coproductions internationales). [...]
[...] Le soutien sélectif à la production Le principal dispositif est celui de l'avance sur recettes, qui permet de soutenir les nouveaux talents et les films ambitieux sur le plan artistique. Les autres dispositifs concernent : - le soutien au scénario, destiné aux auteurs et aux auteurs- réalisateurs. Il est accordé pour l'écriture et la réécriture de scénarios, - le relais financier au développement des projets. Il est destiné aux producteurs, pour leur permettre d'engager des dépenses plus importantes au moment de l'écriture des scénarios, - l'aide aux films tournés en langue étrangère. [...]
[...] Ceci indique une confusion croissante entre produits pour le petit écran (audiovisuels) & produits pour le grand écran (cinématographiques). La répartition pour les films d'initiative française est la suivante : - films ayant un devis supérieur à 10 M : 47 en 1992 contre 20 en 2001. - entre 5 & 10 M : 23 29 . - entre 2 & 5 M : 58 49 . - entre 1 & 2 M : 20 32 . - inférieur à 1 M : 8 42 . [...]
[...] Le mécanisme de soutien du CNC : Tout achat d'un ticket d'entrée dans une salle de cinéma comme tout achat de vidéo met en œuvre un processus complexe de collecte d'argent par le centre qui le distribue ensuite vers les périphéries. L'entrée dans le mécanisme de soutien est subordonnée à un agrément de production décerné par le CNC. Le compte de soutien automatique est créé en 1948. Il consiste à imposer à la profession cinématographique un effort d'épargne en instituant un prélèvement obligatoire sur la recette en salle. Il s'est doté : - en 1960 : d'un compte de soutien sélectif pour les longs métrages. [...]
[...] Il faudrait conditionner l'octroi de ce régime par le recentrage des investissements des soficas sur la production cinématographique indépendante. 2ème mesure : La relance du mécénat Il s'agit de relancer le mécénat afin que des dons soient adressés vers le cinéma. La production cinématographique bénéficierait alors d'un surcroît de ressources de 25 M par an pour un coût de 1,5 M pour les finances publiques. Les enjeux majeurs de la production cinématographique en France sont en définitive le perfectionnement des dispositifs traditionnels de financement qui ne prennent pas assez compte du contexte de mutation à la fois conjoncturelle & structurelle du cinéma mondial dans son ensemble. [...]
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