L'espace filmique de Trainspotting apparaît d'une richesse et d'une bizarrerie hors du commun. Le réalisateur Danny Boyle, à travers ce film, pose les jalons d'un cinéma inventif qui joue autant sur les dialogues, le montage et l'enchaînement des scènes, que sur l'harmonisation des décors à un espace mental. Nous allons voir comment l'espace mental de Renton est représenté en écho au travers de l'espace filmique de Trainspotting.
En permanence le film bascule entre réalité et fantasme, dans l'univers que Renton tente de se construire, comme il l'exprime à la fin du film...
[...] Rentons va malgré tout avancer encore une fois et ouvrir et refermer une porte derrière lui : celle du box des toilettes. Avec cette porte la sensation d'enfermement est complète : Renton se trouve à présent dans un espace très réduit (plan défini par les 4 murs autour de lui et le sol et le plafond. Renton semble donc se trouver dans une boîte parfaite dont les murs apparaissent sous tous les angles possibles à l'écran : vue latérale, vue frontale, vue dorsale, vue en plongée et en contre plongée ! [...]
[...] But why should I do a thing like that ? [...]
[...] Choose a big fucking television, choose washing machines, cars, compact disk player and electrical tin openers choose diy and wondering who the fuck you are on a Sunday morning. Choose sitting on the couch, watching mind-numbing, spirit-crushing game shows, stupefiant junk food into your mooth. Choose rotting away at the end of it all, pishing your last in a miserable home, nothing more than an embarrassant to the sellier, fucale up brats you spawned to replace yourself. Choose your future. Choose life. [...]
[...] La scène se termine sans qu'on sache comment Renton est finalement sorti. Conclusion : L'espace filmique : une métaphore de la situation du drogué Nous avons vu que le corps de Renton était le terrain de tensions extrêmes : que ce corps apparaissait comme éclaté, incapable de tenir debout, impossible à unifier sans déformation préalable. Nous avions conclu que ce morcellement du corps apparaissait comme un échappatoire à la réalité et aux conditions qu'elle présuppose. Le corps de Renton n'était visible entier dans l'image qu'à la condition d'être déformé, il ne pouvait se déplacer que dans l'état aquatique, c'est- à-dire dans l'hallucination. [...]
[...] Cependant ici encore il se trouve déformé par la pression de l'eau et l'élément aquatique. Dans un grand nombre de ses apparitions le corps fragmenté du personnage est méconnaissable (plan 18) en plongée sa tête devient une forme ovale qui s'oppose à celle de la cuvette des toilettes, lorsqu'il est montré de dos on ne repère (plans 5 et qu'une masse en mouvement et lorsqu'il nage dans l'eau, (plans 19 et 20) son corps apparaît comme une silhouette noire : le corps de Renton est instrumentalisé et devient extérieur à la personne. [...]
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