Ce document tache d'analyser le film de Gus Van Sant primé à Cannes, en mettant en exergue les techniques cinématographiques utilisées le réalisateur pour faire naître de l'émotion et mettre le doigt sur des aspects peu reluisants de notre société.
Il s'interroge aussi sur la place du film dans l'histoire et sur celle du fait divers au cinéma.
[...] Enfin et surtout le fait divers pose la question de la mémoire et du temps, on l'a vu avec la force d'observation de la société contemporaine du film de l'œuvre de Van Sant. Le film de fait divers peut s'enorgueillir de lorgner du côté de ses voisins plus nobles : le film historique et l'étude de moeurs sociologique. Index de vocabulaire : doom-like : Jeux descendant de la lignée du précurseur nommé Doom et reprenant son principe à savoir grosso modo une simulation de tir en vue subjective. [...]
[...] Rapport du film à l'Histoire : Dans l'introduction, on notait que le drame de Columbine s'était affranchi du statut de simple faits divers, qu'il avait prit l'ampleur d'un phénomène de société. Il est vrai qu'il témoigne de la déshumanisation des établissements scolaires en général. Au-delà de cela il donne le pouls d'une société de plus en plus froide, abstraite, Orwellienne. Il n'est pas sûr en effet que les communautés autres que celles des adolescents -le monde professionnel par exemple- soient plus chaleureux, plus humains. [...]
[...] Le drame va être le détonateur de deux films explosifs : Bowling for Columbine de Michael Moore et Elephant de Gus Van Sant. Si la matière première est la même, les deux produits finis divergent totalement. Michael Moore réalise, dans son style de prédilection, un vrai faux documentaire, dénonçant par l'absurde et avec un certain humour- le port de l'arme, tirant à boulets rouges sur quelques têtes célèbres et sur la NRA ; tandis que Van Sant opte pour la vrai fausse fiction, à la fois personnelle dans sa conception et ses partis pris esthétiques et universelle dans les émotions qu'elle véhicule. [...]
[...] On pense notamment a des films comme Que la bête meure la femme infidèle ou plus récemment la Cérémonie avec Sandrine Bonnaire. Le goût des réalisateurs pour le fait divers s'il provient surtout de son indéniable humanité en particulier sur ce qu'elle a d'insondable, de mystère : un passage à l'acte violent et inexpliqué par exemple comme dans Elephant- est également du à son poids esthétique : bon nombre de ces faits se déroulent dans des terrains vagues, des immeubles gris et glauques. On comprend le désir des cinéastes d'investir de tels lieux. [...]
[...] Ainsi, les individualités ne sont pas mises en valeur et chaque étudiant se fond plus aisément dans l'anonymat de la masse. S'il utilise des processus techniques pour rendre compte d'un manque de repères, d'un malaise lumière, brouhaha, dilatation du temps par ellipse des ellipses- il ne s'en prive pas non plus quand il s'agit de prétendre atteindre une dimension universelle. Le premier outil universel usé est la musique. Alors qu'il aurait été facile d'opter pour une B.O. djeune avec guitares dissonantes et saturées, ou reggae roots cool et enfumé, Van Sant fait la part belle à la grande musique, sonates au clairs de lune et autre lettre à Elise bercent la tragédie et la dégage de tout phénomène de mode muable et non durable. [...]
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