Analyse du film Edward aux mains d'agent, l'oeuvre maîtresse de Tim Burton. Mise en évidence des thèmes chers à l'auteur, de ses héros et méchants types, de son humour particulier, sa féérie, son onirisme, et interrogation sur le caractère autobiographique de ce film.
Rattachement "d'Edward...." aux autres éléments de la filmographie de Burton.
[...] Chaque individu est le synchrone de son voisin. D'ailleurs tout le monde connaît tout le monde et pas un secret ne peut être préservé par le sceau de l'intimité. C'est le cas qu'en Peggy ramène Edward en ville, il fait l'objet de toutes les discussions et ne pourra rester dans l'anonymat bien longtemps. Une réception en son honneur sera organisée chez les Boggs avant même que ceux-ci n'aient donnés leur accord! Cette promiscuité du voisinage nous ramène aux sentiments éprouvé par Tim durant son enfance quand il parle de la perversité qui se diffusait de bouche en bouche autour de lui. [...]
[...] Les sources d'inspiration de Tim Burton peuvent être autres que cinématographiques. Les comics, la littérature : les livres du Dr Seuss (the Grinch) et de Road Dahl, leurs histoires cachant souvent une grande mélancolie derrière le masque du divertissement, Edgar Poe dont les oeuvres ont par maintes fois été adaptées au cinéma, qui était lui aussi citer dans "Vincent"; ont également contribué à former le patrimoine culturel de Burton, même si celui-ci reconnaît ne pas être un grand lecteur. Enfin, Tim Burton cite fréquemment les grands graphistes japonais comme Rintaro (Manie Manie) et Honda (la série des Godzilla). [...]
[...] Conclusion : En conclusion, il me semble pertinent de préciser qu'Edward aux mains d'argent ne peut être considéré comme un film purement autobiographique, les traits de chaque personnage étant grossi, chaque situation imagée, chaque décor recouvert d'une couche d'esthétique autrement plus onirique que réaliste; mais plutôt comme une oeuvre fortement influencée par un magma interne incandescent et qui laisse jaillir ici ou là des coulées de lave très personnelles. La proximité entre Edward et Tim étant en bien des points palpable. Edward pourrait être la projection mentale de Burton à l'écran: un être étrange dans un monde étrange . [...]
[...] Dans Edward aux mains d'argent, le savant donne une âme à sa créature et meurt avant de l'avoir achevée. Il est surtout vu comme un homme solitaire ayant créé un fils (Pinocchio n'est pas loin) qui, devenu orphelin, doit affronter seul le monde des humains. Il y découvre l'amour impossible avec une belle évoquant les princesses de contes de fée. Nous voilà alors dans le pur merveilleux, cher à Jean Cocteau (La Belle et la Bête, 1946). Après la peur et la répulsion, la Belle se met à aimer la Bête malgré sa différence, et peut- être à cause de sa monstruosité. [...]
[...] Dans l'esprit du public, le nom de Frankenstein désigne désormais le monstre (jamais nommé) et non son créateur (le Victor Frankenstein du roman). Le héros en sera donc Boris Karloff, monstre émouvant et martyrisé dont la seule apparition suffit à balayer celle de son créateur. Dans Edward aux mains d'argent, Johnny Depp fait renaître la dimension pathétique de son illustre modèle. Pas seulement Edward Scissorhands, c'est toute l'oeuvre de Burton qui est jalonné de clins d'oeil à ces références là. Par exemple ce savant fou dans l'Etrange Noel de Mr Jack qui se nomme non fortuitement Dr Finkelstein . [...]
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