D'abord prestidigitateur et illusionniste, Georges Méliès utilise le cinéma naissant comme un tremplin pour sa propre imagination. Si Lumière a vu dans le cinéma essentiellement un dispositif d'enregistrement, qui capte des instants de réalité, Méliès a su le modeler selon ses envies d'en faire un divertissement. Ainsi, il utilise les courts métrages pour en faire des sketchs, des numéros de magie, dont il est parfois le sujet. Il achète en 1888 le Théâtre célèbre Robert-Houdin, ou il tourne ses films. Dans ses œuvres, un détail frappe l'œil, c'est sa relation avec le public. Comme tout bon prestidigitateur qui se respecte, Méliès fait ses tours de magie devant des spectateurs, qu'il implique parfois dans ses numéros. Cette pratique s'est transcrite dans ses films. De plus, homme de spectacle, Méliès puise ses sources dans le théâtre antique et la commedia dell'arte. Ainsi, nous centrerons notre étude sur la gestuelle spécifique de Méliès, mais aussi sur sa disposition scénique intéressante.
Dans un premier lieu, nous pouvons remarquer, que comme Méliès a débuté au théâtre, il transpose dans la plupart de ses films, les règles théâtrales antiques, et celles de la commedia dell'arte.
[...] Dans le cas de tout ce qui ce rapporte à la gestuelle, c'est aussi bien le cas. La danse par exemple est un élément essentiel du spectacle des anciennes troupes italiennes, tout comme l'étaient les acrobaties et la musique. Dans Le cake- walk infernal, Méliès danse et fait des acrobaties, et dans Le voyage dans la lune, Le mélomane et beaucoup d'autres, nous retrouvons la musique. Comme toute farce qui se respecte, nous ne pouvons nous passer de la bastonnade. [...]
[...] Le dispositif scénique et gestuel chez Méliès D'abord prestidigitateur et illusionniste, Georges Méliès utilise le cinéma naissant comme un tremplin pour sa propre imagination. Si Lumière a vu dans le cinéma essentiellement un dispositif d'enregistrement, qui capte des instants de réalité, Méliès a su le modeler selon ses envies d'en faire un divertissement. Ainsi, il utilise les courts métrages pour en faire des sketchs, des numéros de magie, dont il est parfois le sujet. Il achète en 1888 le Théâtre célèbre Robert-Houdin, ou il tourne ses films. [...]
[...] Le fait d'avoir un masque, réduit cependant les mimiques faciales, que l'acteur doit compenser gestuellement. Ainsi, la démarche du diable est en elle-même maléfique, elle a quelque chose d'inquiétant, avec son dos recourbé et ses mains crochues. Pour continuer sur l'expression corporelle, nous ne pouvons pas passer à coté du fait, qu'elle sert à dialoguer avec le spectateur. Comme il s'agit de films muets, Méliès ne peut pas dire au spectateur ce qu'il fait, ne peut donner d'autres explications que celles avec les gestes. Ce langage de sourds-muets, est exprimé de deux façons. [...]
[...] Une autre technique utilisée est le cordage, qui pendant l'Antiquité servait à faire disparaître dans le ciel les dieux (par exemple Médée dans son char). Dans Le chaudron infernal, Méliès reprend le système de cordages, pour faire léviter les fantômes des morts au-dessus du chaudron ou ils étaient tués. Ce sont les taches floues blanches sur le screen-shot. Enfin, Méliès reprend un autre système antique, celui des praticables Ce sont des parties de la scène qui peuvent se surélever, pour donner plus d'importance au personnage qui s'y trouve. [...]
[...] Certes, le dispositif scénique de Méliès est intéressant, mais ce qui fascine le plus est plutôt sa gestuelle. Il aimait beaucoup apparaître dans ses propres films, et comme l'affirme Madeleine Malthète: Méliès était un très grand séducteur. Il voulait séduire le public, le spectateur, les femmes, les amis, tout le monde Sur scène, il avait une fière allure quand il voulait, faisait le pitre, se maquillait Il pouvait rentrer dans la peau de tous les personnages qu'il voulait, et c'est ce désir de vouloir plaire qui l'animait. [...]
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