Pourquoi, parmi toutes les productions 2006 du cinéma américain choisir Le Diable s'habille en Prada ? La réponse « pourquoi pas ? » n'a aucun sens lorsqu'il s'agit du film qui a généré le plus gros chiffre d'affaire de l'année 2006. Déclinons ensemble le vestiaire des raisons qui sonnent comme autant de tendances du cinéma hollywoodien actuel. Tout d'abord, ce film est un film grand public, aisément exploitable sans transposition ou remake (malgré toutes les copies circulant en Chine dès la sortie du film, celui-ci est officiellement programmé depuis le 28 février 2007).
Et parce que sans exploitation mondiale un film n'est pas digne de l'adjectif « hollywoodien ».
Il faut ajouter que sa sortie en DVD le 12 Décembre 2007 l'a placé en tête des locations vidéo (« blockbusters ») soit 26,5 millions de dollars en plus, et que sa sortie en France prévue pour le 28 mars 2007 nous incite à penser que le tiroir-caisse est loin d'être fermé.
De plus, ce film a été plébiscité par ses pairs d'Hollywood : 3 nominations au Golden Globes 2007 et le prix de meilleure actrice pour Meryl Streep, 2 nominations aux Oscars, une avant-première au festival américain de Deauville.
Si tout cela ne suffit pas, pourquoi ne pas démontrer que ce film est significatif du genre de la comédie grand public dont il convient d'analyser ici les recettes du succès, et puis parce que ce film est une adaptation d'un livre qui a été un succès en librairie, pour ne pas dire « un best-seller » plus parlant en nombre d'exemplaires qu'en succès d'estime, et qui a été traduit en 27 langues.
Enfin, parce que l'industrie du cinéma repose sur l'image, l'attitude, le style, la créativité, la logistique de production, l'évènementiel, la communication, les produits dérivés… autant d'éléments qui caractérisent la mode, ses tendances, son impact économique. C'est à dire parce que, en un mot, tout unit ces deux univers qui se nourrissent l'un de l'autre ou, plus simplement, parce que les « people », les « stars » n'ont de paillettes que celles qui accrochent la lumière des projecteurs sur leur vêtements et que cinéma et mode sont générateurs du rêve dont les filles ont besoin et que les garçons doivent connaître pour séduire les filles dont ils rêvent.
[...] L'héroïne prend forme, c'est à dire, mincit et met en valeur son corps. Une transformation similaire existait dans Princess Diary (option 15/18 ans), c'est à dire les cheveux, les lunettes, les chaussures et les accessoires, et surtout le gros plan sur les amis, les camarades, les collègues de travail, bouches bées qui n'en reviennent pas, soufflées, scotchées d'un tel changement. From success story to story of success Du livre au film Si le livre est une critique cynique qui dénonce des abus de pouvoir voire ce qui caractérise le harcèlement sur le lieu de travail, le film, au contraire de certaines affirmations, reste très modéré. [...]
[...] Les costumes sont de Patricia Field et le directeur de la photographie est Florian Ballhaus1. Qui dit recette dit coût des ingrédients De la recette aux recette$ : proportions et disproportions Le budget du film est de 35 millions de dollars 57 jours de tournage à New-York dont deux jours à Paris entre octobre et décembre 2005 Le film a réalisé 125 millions de dollars aux Etats-Unis, dont millions de dollars pour le week-end de sa sortie, et 322 millions de dollars pour l'exploitation mondiale, c'est le plus gros bénéfice de l'année 2006 de la production américaine. [...]
[...] Nous allons donc aborder : Les secrets de fabrication qui font toute la différence - Même si le film est placé dans le monde de la mode, la plupart des créateurs de mode ont évités d'apparaître à l'écran dans la crainte d'éveiller la colère de la puissante rédactrice en chef de Vogue Etats- Unis, Anna Wintour, qui a servie de modèle à Miranda Priestly. Mais ils ont tout de même autorisés qu'on utilise leurs vêtements et accessoires, ce qui a contribué à faire de ce film celui qui a le plus gros budget costume de l'histoire du cinéma. Marie-Antoinette, film en costumes de Sofia Coppola est battu sur le fil de la . Guillotine. [...]
[...] La mannequin Heidi Klum fut la seule à faire une apparition à la caméra. - Pour l'anecdote, Frankel raconte que l'équipe avait choisie de ne pas utiliser de story-bord ce qui n'a duré qu'une minute et demie. - Quatre scénaristes ont travaillés sur l'adaptation du roman pendant les deux ans qui succédèrent sa publication, mais ce sera Aline Brosh McKenna qui sera reconnue puisque c'est elle qui réussira à construire l'histoire qui fera le succès du film. Elle avait d'ailleurs vécue une histoire presque similaire à celle du personnage d' Andy lorsqu'elle cherchait un poste dans la publication à New-York alors qu'elle venait tout juste de sortir de Harvard. [...]
[...] Pourquoi quand ça tourne on marche ! Le public aime ce qu'il connaît (donc reconnaît) et prend encore plus de plaisir quand il a l'impression de découvrir les coulisses que dis-je, les dessous ! - d'un domaine interdit au grand public. En l'occurrence ici, le monde de la mode (comme celui de la boxe dans One million dollar baby, ou du handicap mental adulte dans Snow Cake). Le ressort de base de la comédie est celui d'un couple que rien de destine à unir. [...]
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