Après la guerre, le cinéma est définitivement entré dans les mœurs journalistiques, au même titre que le théâtre : tous les quotidiens ont leurs critiques, les revues spécialisées foisonnent (Ciné magazine, fondé en 1921, Ciné monde en 1928), et la chronique cinématographique acquiert ses lettres de noblesse parmi les signatures des années 30 : beaucoup d'hommes de lettres comme Blaise Cendrars, André Gide, ou Marcel Aymé, mais aussi de futurs grands réalisateurs, comme Marcel Carné (qui écrit pour ciné magazine jusqu'en 1933). La période est aussi celle des premières querelles (le parlant) et d'une nouvelle xénophobie alimentée par les critiques de Lucien Rebatet dans L'Action Française puis dans Je suis partout créée en 1930. Les premiers visés sont les cinéastes d'Europe centrale qui fuient les menaces du nazisme.
[...] En 1949, le ciné-club devient militant avec la création d'Objectif 49, premier instrument de défense du cinéma d'auteur. En même temps, un " Festival indépendant du Film maudit", auquel participe François Truffaut, est organisé à Biarritz. Dès ses premiers écrits André Bazin invite au changement, comme le souligne le fameux article qu'il publie en décembre 1943 dans L'Écho des étudiants Pour une critique cinématographique véritable pamphlet de la critique, cet article s'attaque au caractère limité des chroniques cinématographiques, à l'absence de culture de ceux qui les font et invite à une certaine spécialisation du métier. [...]
[...] Dans l'ensemble de la presse cinématographique, l'auteur prend sa place aux côtés du critique. Au sein de la revue jaune, la politique des auteurs triomphe: en 1957, Éric Rohmer remplace Lo Duca à la rédaction en chef. Mais cette ligne éditoriale cristallise l'opposition de certaines revues concurrentes, à commencer par Positif, l'adversaire principal des Cahiers du Cinéma. La guerre des revues Créée à Lyon le 1er mai 1952, Positif se présente sous l'impulsion de Bernard Chardère comme la relève d'une éphémère revue étudiante, Raccords, publiée entre 1950 et 1951. [...]
[...] Mais c'est sûrement la politique des auteurs des Cahiers qui offre aux critiques de Positif leur meilleur terrain de combat. Selon le principe d'Éric Rohmer, " la politique des auteurs, ce n'est pas un axiome, c'est un postulat Les Cahiers s'enfoncent alors dans une ligne éditoriale régulièrement parodiée par son concurrent, désirant que l'on défende tous les films d'un auteur, même les mauvais. Cette guerre des revues se poursuit bien sûr pendant la Nouvelle Vague, l'essentiel de ses cinéastes sortant des Cahiers du cinéma, à commencer par Claude Chabrol qui réalise Le Beau Serge en 1958 ; Truffaut et Godard le suivent de près. [...]
[...] Leur objectif est de soutenir des films " témoins fidèles des efforts les plus hauts et les plus valables du cinéma français", prenant pour exemple Le Journal d'un curé de campagne de Robert Bresson. En mai 1952, Les Cahiers préparent un questionnaire sur la critique, dont ils publient les résultats dans le numéro du mois de septembre. Ils dégagent deux grandes groupes de critiques: les "impressionnistes" qui expriment leurs sentiments sur un film au coup par coup, auxquels s'opposent les "systématiques" qui recourent à un système référentiel. [...]
[...] Bibliographie Aumont Jacques & Marie Michel, L'Analyse des Films, Paris, Nathan Cinéma Pages. Becker, Howard, Les Mondes de l'Art, Paris, Flammarion Pages. Becker, Howard, Propos sur l'Art, Paris, L'Harmattan Pages. Bordwell David & Thompson Kristin, L'Art du Film: Une Introduction, Paris, De Böeck université Pages. Gomery Douglas & Allen Robert, Film History: Theory and Practice, New York, Knopf Jeunet Jean Pierre & Laurant Guillaume, Un Long Dimanche De Fiançailles: L'Album Souvenir, Paris, Edition des Arénes Pages. Laulan Anne Marie, Cinéma, Presse et Public, Paris, La Bibliothéque du CEPL/Retz Pages. [...]
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