Le Cuirassé Potemkine, Serguei Eisenstein, réception du film, avis des spectateurs, cinéma soviétique muet, guerre contre le Japon, Dimanche rouge, mutinerie, Odessa, inégalités, opinion médiatique, esthétisme, propagande
"Le Cuirassé Potemkine" est un film réalisé par Serguei Eisenstein en 1925. C'est un film soviétique muet, traitant d'une mutinerie ayant eu lieu sur le navire "Potemkine" dans le port d'Odessa en 1905. Les matelots du cuirassé, revenant de la guerre contre le Japon, sont épuisés. Leur repas, des quartiers de viande pleins de vers, provoque résignation et colère. Le commandant Golikov, voyant les hommes désobéir en refusant de manger, donne l'ordre de fusiller les récalcitrants. Le refus de ces exécutions marquera le début de la mutinerie, durant laquelle les officiers seront jetés par-dessus bord. Le peuple d'Odessa viendra acclamer les marins comme des héros, eux qui ont su se rebeller contre les inégalités qu'ils subissaient.
[...] S'ensuit l'escadron qui, ayant pour tâche d'arrêter la révolte du Potemkine, refuse les ordres. À propos du réel contexte historique, le film est fidèle sur de nombreux points à ce qu'il s'est passé. Le conflit a éclaté lorsque l'Empire russe avait déjà expérimenté plusieurs mouvements d'agitation révolutionnaire. Tout commença à cause d'injustices sociales et de l'énervement des hommes à propos de la guerre contre le Japon, moralement éreintante. Mais cette révolution russe avait débuté lors du Dimanche rouge, le 9 janvier 1905 à Saint-Pétersbourg. [...]
[...] L'effet produit sur les spectateurs est donc assez divergent, si l'on en juge le contenu de ces journaux. Cependant, la grande majorité admire l'effet de réalisme et de compréhension procuré. Le Cuirassé Potemkine, de par son côté « documentaire », toucher le plus grand nombre. On remarque que ceux qui le critiquent sont bien souvent contre les idées que véhicule le film, à savoir cette émeute populaire. Montrer son soutien au film symbolisait montrer son soutien à l'effet de masse des marins. [...]
[...] Pour vous acclame que, en jugeant l'ensemble de la filmographie d'Eisenstein, il est le premier réalisateur de documentaire au monde. On remarque donc le sens multiple de documentaire, qui aujourd'hui est associé à un film qui montre la réalité, souvent dans la réalité. Ici, Eisenstein est associé au documentaire par le fait de montrer la réalité, par la reconstitution et réinterprétation. Il en garde un rôle majeur donc dans le cinéma, en brisant les barrières de la fiction aux yeux de tous. [...]
[...] Dans le cas présent, Eisenstein montre au contraire l'atrocité qu'ont vécue ces gens, qui se battaient pour l'égalité et n'ont vécu que des exécutions cruelles de la part des plus hauts placés et des représentants de l'ordre. L'aspect politique semble bel et bien présent, mais d'une forme révolutionnaire pour un film diffusé au public. Cet aspect révolutionnaire est justement ce qui pourrait justifier l'aspect commercial du film d'Eisenstein. Le journal Le Populaire apostrophe directement les principaux protagonistes de l'expulsion d'Eisenstein, à savoir MM. Tardieu et Chiappe. En l'expulsant, ils ont participé à la querelle entre les concurrents d'Eisenstein et lui-même. [...]
[...] Pour continuer, ce contexte historique a inscrit Le Cuirassé Potemkine dans une catégorie de film : le documentaire. Pour vous, dans un article du 26 décembre 1929, utilise le terme de « documentaire supérieur ». On y relève à nouveau la technique d'Eisenstein, et particulièrement les plans adoptés, en plan fixe. Ce détail a son importance, puisqu'il laisse à croire que la caméra avait été placée là, par hasard, et que les évènements suivent leur cours naturellement. La mise en scène, bien que réfléchie dans son intégralité, semble inexistante tant chaque élément parait naturel. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture