Dès le titre, une différence fondamentale s'impose entre les deux films. C'est vrai que tous deux sont composés de deux mots uniquement, un nom ainsi qu'un adjectif qui sert à qualifier ce nom. Cependant, le titre Pulp Fiction nous renseigne sur la forme du film, une « fiction pulpeuse », style bande dessinée, selon les « pulp-novels » publiés aux Etats-Unis au début du siècle. Ce titre nous est d'ailleurs expliqué dès le tout début du film par un carton présentant la définition du mot « pulp ». Amours Chiennes en revanche, nous indique plutôt le fond que la forme, l'histoire. Hormis l'accident, les seules choses reliant les trois personnages principaux sont l'amour (amour interdit pour Octavio et Susana, l'amour entre Daniel et Valeria, l'amour d'El Chivo pour sa fille), et les chiens. Le mot « chiennes » accentue aussi l'effet dramatique de l'amour, sa violence parfois.
Ces deux films sont des triptyques. Ils nous présentent trois histoires qui se croisent mais qui auraient pu être indépendantes les unes des autres.
Dans Pulp Fiction, les personnages sont tous plus ou moins issus du même monde, ils vivent tous dans le monde du banditisme, de l'arnaque, du vol. Par contre, Amours Chiennes nous présente des personnes qui, bien qu'habitant la même ville, viennent de milieux variés : Daniel et Valeria sont aisés, Octavio est d'un milieu modeste, El Chivo vit dans la rue. Ils se rencontreront sans pourtant se voir réellement le jour de l'accident. Par contre, Pulp Fiction ne fait se relier ses personnages qu'en les faisant se croiser les uns après les autres. Il n'y a pas d'élément central comme l'accident, qui ferait se regrouper les protagonistes. L'accident de voiture de Pulp Fiction est totalement différent, il permet à Butch et Marsellus de se retrouver.
Quelques scènes peuvent être rapprochées, comme par exemple celle où les deux ennemis se retrouvent tous deux en victimes, ligotés et en danger
[...] Il a donc été influencé par près d'un siècle de cinéma et une cinématographie importante. Après avoir essuyé le refus de la Tri-Star, Tarantino s'est tourné vers Miramax. A ses débuts, Miramax était une compagnie de distribution indépendante spécialisée dans l'importation. Suite à quelques succès au box office, elle fut rachetée par Disney. Cela lui permet de bénéficier d'un plus gros appui financier. Grâce à Pulp Fiction, la compagnie a connu son plus grand succès commercial. Les neuf millions investis se trouvèrent changés en cent millions au box office. [...]
[...] Ils sont également à la fois protagonistes et figurants. On peut peut-être trouver certaines ressemblances entre les personnages des deux films. Jules et El Chivo sont tous les deux des tueurs au sang froid, et vivent une période de transition, de remise en cause. Ils ont décidé de changer de vie, de passer d'un monde violent et sanglant à un monde loin de tout cela. Pour Jules, l'élément déclencheur est ce qu'il considère comme une intervention divine ; pour El Chivo, c'est sa fille qui l'amène à se reprendre en mains. [...]
[...] Tous les personnages de Pulp Fiction touchent de près ou d'un peu plus loin au milieu du crime organisé. El Chivo est tueur à gages, les combats de chiens sont illégaux. Les rapports sociaux sont éminemment présents. On parle des rapports familiaux chez Octavio, des rapports entre gangsters, dont le monde est souvent comparé à une grande famille Les relations amoureuses sont illustrées par les liens matrimoniaux existant entre Mia et Marsellus, et Susana et Ramiro, et les relations interdites par l'attirance de Mia et Vincent, et Susana et Octavio. [...]
[...] Par contre, Pulp Fiction ne fait se relier ses personnages qu'en les faisant se croiser les uns après les autres. Il n'y a pas d'élément central comme l'accident, qui ferait se regrouper les protagonistes. L'accident de voiture de Pulp Fiction est totalement différent, il permet à Butch et Marsellus de se retrouver. Quelques scènes peuvent être rapprochées, comme par exemple celle où les deux ennemis se retrouvent tous deux en victimes, ligotés et en danger : les deux frères chez El Chivo et Butch et Marsellus dans l'arrière-boutique de Maynard. [...]
[...] Pour moi, il s'agit là de deux chefs-d'œuvre ainsi que de deux réalisateurs hors pair. [...]
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