Comment, à travers les films américains des années 2000, la question des tueries, et plus particulièrement l'utilisation des armes à feu, est-elle traitée ?

Thèmes abordés

Films américains des années 2000, tueries, arme à feu, Bowling for Columbine, Michael Moore, film Elephant, Gus Van Sant, film Polytechnique, Denis Villeneuve, cinéma, notion de peur

Résumé du document

Le 6 décembre 1989, Marc Lépine tue 14 femmes et blesse 14 autres personnes à l'École Polytechnique de Montréal. 20 avril 1999, Eric Harris et Dylan Klebold tuent 12 étudiants et 1 professeur et blessent 24 autres étudiants au lycée Columbine, Colorado. Ces tueries ne sont que deux exemples parmi tant d'autres.
Nous allons ici nous intéresser à l'accès de ces tueurs aux armes de leur crime. Cela nous amènera à réfléchir sur la société nord-américaine, à la place de l'arme à feu dans cette société et, finalement, à un concept plus global qui est la culture de la peur aux États-Unis.
Nous venons à nous demander comment, à travers les films des années 2000 tels que Bowling for Columbine (Michael Moore, 2002), Elephant (Gus Van Sant, 2003) et Polytechnique (Denis Villeneuve, 2009), la question des tueries, et plus particulièrement des armes à feu, est-elle traitée ?

Extraits

[...] Comment, à travers les films américains des années 2000, la question des tueries, et plus particulièrement l'utilisation des armes à feu, est-elle traitée ? Le 6 décembre 1989, Marc Lépine tue 14 femmes et blesse 14 autres personnes à l'École Polytechnique de Montréal avril 1999, Eric Harris et Dylan Klebold tuent 12 étudiants et 1 professeur et blessent 24 autres étudiants au lycée Columbine, Colorado. Ces tueries ne sont que deux exemples parmi tant d'autres. Nous allons ici nous intéresser à l'accès de ces tueurs aux armes de leur crime. [...]

[...] Il est tout de même important de noter que l'accès aux armes à feu n'est certainement pas la seule cause de ce taux très important de la criminalité, cela ne fait que l'accentuer. L'exemple du Canada est intéressant de par le fait qu'il y a également un taux élevé d'armes par habitant mais énormément moins de meurtres par arme à feu. On a finalement vu qu'aux États-Unis, cela repose sur un sentiment de peur perpétré depuis des générations et relayé par les médias et les politiques. [...]

[...] Gus Van Sant, Gus Van Sant : icônes, la Cinémathèque française ; Arles : Actes sud, DL 2016, cop Paul Waldman, « Ten Arguments Gun Advocates Make, and Why They're Wrong », The American Prospect décembre 2012. Stuart Jeffries, « Gun violence in the US », The Guardian, vendredi 17 lai 2002. [...]

[...] Michael Moore va également interroger des Canadiens sur leurs modes de vie et on se rend compte qu'il n'y a pas autant cette peur de l'autre : un fort pourcentage d'entre eux ne ferment pas la porte de leur maison lorsqu'ils sont chez eux. En tant qu'Américain, Moore est impressionné par cette pratique. On peut donc en conclure que les États-Unis ont un rapport à l'arme à feu très particulier avec un IIème amendement de la Constitution stipulant que tout homme doit pouvoir porter une arme pour se défendre. [...]

[...] Cela pose donc des questions sur l'accès via internet aux armes ou encore aux manuels d'utilisation pour la fabrication de ces bombes artisanales. Eric Harris a également diffusé ses connaissances sur le sujet sur son site web. Dans le film de Moore également, on peut se rendre compte de cet accès facilité aux armes lorsqu'il va ouvrir un compte en banque et que celle-ci lui offre un fusil en guise de cadeau de bienvenue. Les conséquences de cet usage Le véritable problème de cet accès aux armes très peu contrôlé est véritablement la question de qui va les avoir entre les mains. [...]