cinéma, art, Université Paris Panthéon Sorbonne, Méliès, conquête spatiale, autre, robot, Ex Machina, intelligences artificielles, identité, identité culturelle, Interstellar, Arrival, NASA, création
Depuis la nuit des temps, l'Homme rêve du ciel, de cet inconnu infini. Depuis la naissance du cinéma à la fin du XIXe siècle, des réalisateurs ont voulu imaginer ce ciel, cet inconnu, et ce qui pourrait s'y trouver. Ainsi Méliès avec Voyage dans la Lune nous fait part de sa première impression et nous donne à voir un peuple lunaire qui y vivrait. Il y a toujours eu cette volonté de penser qu'il peut exister une autre forme de vie ou d'espèce humaine ailleurs, et plus particulièrement au-delà de la Terre. Avec les moyens financiers donnés aux productions augmentant et grâce à l'avancée des techniques d'effets spéciaux, la conquête de l'espace se matérialise très fortement dans la seconde moitié du XXe siècle au cinéma. Ainsi on aura des sagas telles que Star Wars, Alien ou encore des films tels que 2001 : L'Odyssée de l'espace, Rencontre du troisième type... En 1969, l'être humain marche pour la première fois sur la Lune, c'est une porte qui s'ouvre vers le système solaire et l'univers. Aujourd'hui la conquête spatiale et la volonté de découvrir de nouvelles formes de vie n'est que plus grande que la science permet de voir plus loin, de voyager plus loin et de fabriquer des machines de plus en plus intelligentes. L'Homme tente également de « produire » cette vie extraterrestre qu'il n'arrive pas à découvrir, à sa propre image. Le goût pour les intelligences artificielles est assez vieux et a existé bien avant la création de l'ordinateur (machine permettant le développement d'Intelligences artificielles). Frankenstein (Mary Shelley, 1818) en est un exemple probant. On peut dire que, au-delà de la simple exploration de l'univers, l'être humain est à la recherche d'un Autre, d'une entité « non humaine » d'intelligence égale ou supérieure.
[...] On a donc ce besoin de l'Autre, qu'il soit fictif ou non. Dans Arrival de Denis Villeneuve il y a bien également cet effet catalyseur provenant de l'Autre. Mais cette fois-ci il est bien présent et visible. Donc dans ce film, l'interaction avec les extraterrestres agit comme un miroir à travers l'Homme qui se voit lui-même, se rend compte de sa propre violence, de sa propre peur. Il y a donc cet effet de réflexion sur soi-même et de prise de conscience de sa propre matérialité, de sa propre vanité. [...]
[...] Si il y a un autre film qui met bien en valeur cette dangerosité dans la notion d'Autre, c'est Ex Machina de Alex Garland. Le danger survient véritablement lorsque Nathan perd le contrôle de sa machine qui devient humaine. En effet celle-ci s'évade et on ne peut plus prédire ce qu'elle va faire. Elle tue finalement son propre créateur. Donc le danger intervient dans son absence de contrôle, mais c'est à proprement parler à ce moment là même qu'elle ressemble le plus à son créateur, à l'être humain, dans toute son imprévisibilité. C'est finalement le moment où Nathan ne connaît plus sa création. [...]
[...] Mais à la différence de ce dernier, Nathan a donné une conscience à sa création, une conscience humaine dans une machine. Et cela place finalement Ava sur un pied d'égalité, voire de supériorité, par rapport à son créateur pour le peu que celui-ci ait particulièrement bien réussi sa création. Il arrive donc un moment où l'élève dépasse le maître, où la fille dépasse le père et s'émancipe. Le créateur perd alors son caractère de supériorité et n'est plus vu par sa création que comme un obstacle physique et psychologique à sa propre émancipation. [...]
[...] Frankenstein (Mary Shelley, 1818) en est un exemple probant. On peut dire que, au-delà de la simple exploration de l'univers, l'être humain est à la recherche d'un Autre, d'une entité « non humaine » d'intelligence égale ou supérieure. Il faut rapprocher cette notion d'Autre à la notion d'identité : tout ce qui n'est pas identique est autre. Il est donc intéressant de s'intéresser à cette notion de l'Autre dans la conquête spatiale à la découverte de nouvelles formes de vie ou la création de celles-ci telles que les Intelligences Artificielles. [...]
[...] On peut citer toutes les guerres d'évangélisation, les colonisations, les « missionnaires » censés apporter la foi aux populations dites « sauvages ». L'Homme crée des guerres sur ses propres différences, comment pourrait-il alors accueillir ou rencontrer une civilisation extraterrestre sereinement ? La communication est la clé de la compréhension entre espèces et civilisation différentes. Et le film de Villeneuve tourne entièrement autour de cela : savoir communiquer et prendre le temps de bien comprendre au lieu d'agir excessivement sur de simples hypothèses non fondées. La communication, et donc la compréhension, écarte le danger causé par l'altérité même. [...]
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