Hans Zimmer, Christopher Nolan, espace temps, Ryuichi Sakamoto, émotion, sensation, film, Inception, Interstellar, réalisateur, espoir, échappement
Comme le dirait également le compositeur Ryuichi Sakamoto, à l'époque du muet, les musiciens utilisaient un catalogue de musiques, répertoriées par émotions, et à jouer sur le film au bon moment. Mais aujourd'hui nous ne pouvons plus faire cela, il faut donner autre chose au spectateur, ne pas lui dicter quoi ressentir, mais le guider vers sa propre sensation, qui ne sera alors que plus grande, car non imposée.
Il est donc intéressant ici d'étudier la musique de Hans Zimmer dans les films de Christopher Nolan, car c'est étudier une musique de film très contemporaine qui doit redoubler d'inventivité pour créer du sens et procurer une sensation. Nous étudierons notamment en particulier les films Inception (2010) et Interstellar (2012) de Nolan.
[...] Nous avons donc pu voir ici qu'à travers ces deux films de science-fiction de Christopher Nolan, il y a un travail avec Hans Zimmer sur l'espace et le temps ainsi que sur l'espace-temps. Nous avons avancé le fait que le compositeur joue avec le récit sur les notions d'espace et de temps et vient compléter, argumenter, justifier l'image. La musique est elle-même composée de ces deux entités car le son se propage dans l'espace grâce aux interactions de la matière et le rythme musical est régi par un code temporel. [...]
[...] De manière générale, la musique précède l'image chez Nolan car elle est annonciatrice, elle nous prépare aux sentiments que l'on va développer par la suite. Mais ces sentiments ne peuvent se développer que dans les effets de temps et d'espaces que met en oeuvre la musique. La première musique entendue dans le film Interstellar, « Dreaming Of The Crash », est un son dramatique qui s'intensifie lorsque Cooper regarde le lointain depuis sa fenêtre. Il se dirige vers le futur, l'observe, et cette musique vient nous le signifier. [...]
[...] Nous allons donc nous attarder sur cela, comment ces notions sont traitées par Zimmer dans sa musique qui travaille étroitement avec les images et la réalisation de Christopher Nolan. Nous en venons finalement à nous demander comment la musique de Hans Zimmer nous décrit-elle l'univers temporel et spatial des films de Christopher Nolan tout en nous emmenant plus loin, comme une tentative d'échappement à l'espace et au temps ? Pour cela nous commencerons par étudier la relation entre temps et espace, entre l'écoulement du temps et l'étendue de l'espace. [...]
[...] Et c'est ce que la musique de Zimmer nous fait ressentir, dans un tout musical : cette sensation d'espoir d'un monde nouveau et de victoire espérée. Nous retrouvons cette sensation victorieuse de manière assez générale dans la musique de Zimmer à travers sa filmographie (Gladiator de Ridley Scott, Inception de Christopher Nolan Years a Slave de Steeve McQueen . Mais dans Interstellar cette notion est d'autant plus importante que l'enjeu est le devenir de l'humanité entière, ce qu'elle va devenir, comment elle va réussir à survivre. [...]
[...] Grâce à sa musique victorieuse et pleine d'espoir, Zimmer nous fait ressentir un sublime qui nous met face à notre propre ignorance concernant l'étendue de l'espace et du temps. Dépasser l'espace et le temps, s'en échapper, c'est finalement aller là où l'Homme ne connait plus, ne peut plus définir et intellectualiser. Nous pouvons conclure en disant que la musique de Hans Zimmer, dans ces deux films, évoque les notions d'espace, de temps et d'espace-temps tout en connaissant les lacunes de ses propres connaissances et agissant donc tel un tremplin, en donnant la possibilité au spectateur et aux héros d'aller plus loin et d'essayer de réfléchir, ou du moins ressentir, des notions qu'ils ne connaissent pas, ou pas encore. [...]
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