Cette adaptation du Colonel Chabert, du roman éponyme de Honoré de Balzac est réalisée en 1994 par Yves Angelo. C'est la seconde du même nom, la précédente fut réalisée en 1943 par Le Hénaff. D'après la critique, c'est la version la plus récente qui semble la plus fidèle au roman.
Elle s'inscrit clairement dans une tendance cinématographique de plus en plus développée au fur et à mesure des années et que l'on appelle film patrimonial. Autrement dit, elle participe au prestige du film en costume.
Cette fiction reste relativement contemporaine de par son thème principal, qui est pour le personnage du Colonel Chabert, de retrouver tous ses biens, et surtout sa fortune : le thème de l'argent est très présent tout comme dans notre société moderne.
Le principal leitmotiv de cette adaptation reste pour autant la célébration de la France et de son patrimoine culturel relativement important et prestigieux. En particulier pour ce film qui met en avant l'histoire de la France, telle que la bataille d'Eylau de 1807 où Napoléon fût vaincu, mais aussi tend à monter la grande qualité de vie de la haute bourgeoisie française du dix neuvième siècle. D'autre part, nous verrons que les acteurs qui jouent dans ce film ne sont pas choisis au hasard.
C'est en ces points que nous allons diriger notre étude qui pourra mieux se préciser avec certaines analyses de séquences
[...] Ces jolies robes colorées, pantalons, souliers ou encore bijoux que porte le couple Ferraud et qui sont mis en valeur dans la séquence avant le couché, précédemment décrite. Au contraire, Derville, que Luchini incarne avec excellence, reste lui, profondément dans les vêtements sombres, voire très noirs. Tous ces costumes sont des reflets du rang social de chaque personnage. Cette adaptation reste parmi l'une des plus remarquable en ce qui concerne un point important et indissociable d'une tendance qu'est le film patrimonial. C'est bien évidemment les acteurs et leur célébrité. Ce film en est un des plus démonstratif. [...]
[...] REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES BILLARD Pierre, L'Age classique du cinéma Français, Paris, Flammarion AUSTIN Guy, Contempory french Cinema, Manchester, Manchester University Press 1996 142-170) VINCENDEAU Ginette, Film / Litterature/Heritage, Londres, BFI, 2002. [...]
[...] Cependant si l'on se plonge un peu plus dans le personnage du Colonel Chabert, on peut noter comme une mise en abîme de la fonction de patrimoine. Chabert ne veut pas tomber dans l'oubli, il veut revenir, d'ailleurs à plusieurs moments et à travers des flash-back il repense nostalgiquement à des moments passés chez lui avec sa femme. Son but est de récupérer son patrimoine au sens propre et figuré. Ceci n'est qu'une remarque mais elle peut servir d'argument dans la définition patrimoniale de cette œuvre cinématographique. [...]
[...] Derville, l'avoué qui défend Chabert est joué par Fabrice Luchini. Son Maitre Clerc est joué par Daniel Prévost. Claude Rich joue le rôle de Chamblin. Tous ces grands noms d'acteurs connus et reconnus des français sont ici utilisés dans ce film et dans tous les films à caractère patrimonial comme un héritage ou plutôt un patrimoine français. Le fait d'engager de grandes gloires de premier plan, met en avant les figures du passé. Si l'on s'intéresse aux autres films en costumes, comme Cyrano de Bergerac ou encore Saint Cyr on constate que les acteurs sont toujours des figures connues. [...]
[...] La France est vue comme une nation dominatrice dont on est fier. Cependant, cette bataille il faut le souligner, est connue aussi pour ses déboires. Des milliers d'hommes français et russes y perdirent la vie. C'est aussi une façon de ne pas oublier que des hommes à cette époque se sont battus pour la France. C'est à la fois une fierté nationale, patriotique (la gloire militaire) mais aussi un hommage. Ces notions de nostalgie, de fierté sont propres aux films patrimoniaux des années 1990. [...]
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