C'est en 1946 que naît la DEFA (Deutsche Film Aktiengesellschaft), organisme de production allemand qui hérite des studios de l'UFA (Universum Film AG) en 1953. Elle restera, jusqu'en 1989, une entreprise contrôlée par le SED (parti socialiste unifié d'Allemagne) et le gouvernement, qui régiront la production cinématographique de l'Allemagne de l'Est. Les films produits par la DEFA restent méconnus, donc peu étudiés. Pourtant, ils sont qualitativement supérieurs à ceux de la RFA, en plus de représenter une époque, une société et une politique.
Mais dans ce contexte politique où les réalisateurs sont soumis à des règles précises, la diversité réussi tout de même à prendre une place importante dans les salles de cinéma en RDA. En effet nombre de films sont produits et dans des styles variés : contes pour enfants, films de guerre, d'animations, comédies musicales et autres adaptations littéraires.
La thématique antifasciste est donc de mise et oblige les réalisateurs à suivre la politique et l'économie du pays autant que les évolutions culturelles qui amènent les spectateurs à s'intéresser à un certain type de film, à un certain moment. Les réalisateurs se doivent de mettre en place un scénario correspondant à l'idéologie socialiste. Ainsi ils respectent les normes mais tentent également de faire des films qui correspondent à une certaine esthétique en essayant d'exposer leur art, pas seulement de faire de la propagande. Le cinéma est un médium important qui peut faire passer de nombreuses idées et messages, il a toujours un impact sur le spectateur.
[...] Le cinéma est un médium important qui peut faire passer de nombreux idées et messages, il a toujours un impact sur le spectateur. Bien évidemment cet impact n'est pas forcément conséquent et en ce concerne les réalisateurs de la RDA, ils se devaient de rendre compte d'idées précises. Malgré cela tous les films n'étaient pas que propagande pour éduquer les Allemands, les films de genre par exemple étaient davantage distractifs bien que respectant les règles, et plaisaient au public qui cherchait à s'évader du traumatisme causé par la guerre. [...]
[...] Le public a beaucoup apprécié ce film qui marquait quelque chose de nouveau avec une émancipation de la femme, un traitement des images singulier et la liberté qui transparaissait. Ainsi, l'évolution des goûts des spectateurs se manifeste avec le temps et l'on peut la voir en regardant les films de RDA, en tenant compte des évolutions culturelles dans le pays. En plus de voir l'Allemagne représentée à travers les films, nous comprenons une idéologie basée sur un système régi par les Soviétiques. [...]
[...] En effet, Lénine considérait le cinéma comme l'art le plus important et sous l'occupation soviétique, même si la politique socialiste devait transparaitre, la qualité restait fondamentale. Bon nombre de films s'inspirent de ce que faisait l'UFA, qui mêlait grande compétence technique et expressionnisme. Aussi les éclairages étaient travaillés, tout comme les mouvements de caméra ou encore les plans en contre-plongée. En 1954 Kurt Maetzig réalise Sohn seiner klasse puis la suite, Führer seiner klasse, en 1955. Deux parties qui retracent la vie d'Ernst Thälmann, un homme politique communiste, en le présentant comme un visionnaire. [...]
[...] En ce qui concerne les films complètement interdits, certains ont pu faire surface bien plus tard, les rendant d'autant plus captivants qu'ils représentent une sorte d'opposition aux règles établies. Il est donc intéressant de les voir aujourd'hui. III En quoi il est intéressant aujourd'hui de voir des films produits par la DEFA Wolfgang Staudte fait le premier long métrage de la DEFA en 1946, Les assassins sont parmi nous, et crée le genre des films de ruines (Trümmerfilme). Il tourne dans une Allemagne détruite par la guerre, en insistant sur les traumatismes moraux et physiques qu'a subis le pays tout en dénonçant les complices du nazisme. [...]
[...] Le but est de montrer la réalité tant au niveau du décor que par la vie des Allemands. Ceci pour mieux insérer le spectateur d'après-guerre et pour le persuader que la reconstruction du pays et le bonheur à venir passeront par le socialisme. Bibliographie - Eisenschitz, Bernard, Le cinéma allemand, Armand Colin, coll. : 128 - Buffet, Cyril, Défunte DEFA : Histoire de l'autre cinéma Allemand, Paris, cerf-corlet 2007. - Bertin-Maghit, Jean-Pierre, Une histoire mondiale des cinémas de propagande, Nouveau monde éditions - Muller, Raphaël, Cinéma et régime autoritaire au XXe siècle : écrans sous influence, Presses universitaires de France, coll. [...]
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