Au début des années vingt, l'Europe et l'Amérique découvrent avec surprise le cinéma expressionniste. Il est certain qu'on trouve ces films macabres, morbides, angoissants, mais on ne peut nier qu'ils retiennent l'attention. En dépit de l'évolution des courants cinématographiques, une certaine esthétique s'est constituée en Allemagne: un talent jamais égalé dans les prises de vue et les compositions, un climat d'angoisse et d'étrangeté, un surprenant jeu d'éclairages, d'ombres et de lumières.
Comme mouvement artistique, l'expressionnisme est né en même temps dans le cinéma et la peinture. Les deux arts ont donc eu une influence directe l'un sur l'autre. Et il en est de même pour la littérature et le théâtre. Faute de moyens, le cinéma s'est donc inspiré et a même collaboré avec les maîtres de l'art expressionniste pour marquer une esthétique nouvelle. C'est pour cette raison qu'on retrouve clairement dans les films expressionnistes des allusions, des références à la peinture, littérature et théâtre expressionnistes. Enfin, il conviendra d'étudier en profondeur le plus célèbre et le plus marquant des films expressionnistes, à savoir Le cabinet du docteur Caligari car il regroupe à lui seul les thèmes principaux de l'expressionnisme, ainsi qu'une esthétique absolument révélatrice du genre.
[...] On ne saurait s'étonner du succès que connut le film et de la mode qu'il engendra. Hué en Allemagne, le film fit à l'étranger une éblouissante carrière. En fait, le succès du film reste dû en grande partie aux décors de toile peinte qui permettaient de développer un style pictural mais aussi de réaliser une grande économie. C'est donc l'aspect esthétique du film qui en fait sa grandeur. Hermann Warm, Walter Röhrig et Walter Reimann, peinture du Sturm, ont réalisé un univers de cauchemar d'une rare beauté, avec ces formes dentelées, aiguës, déchirées des décors, ces lignes obliques, ces fausses perspectives. [...]
[...] Comme les autres films expressionnistes, Le Cabinet du docteur Caligari est autant une œuvre de cinéaste que de peintre. Le choc émotionnel produit par le film tient à la simplification des détails, à l'élément décoratif obsédant, aux contours des objets violemment soulignés. Ce chef d'œuvre de l'Expressionnisme baigne constamment dans une atmosphère d'onirisme terrifiant et lugubre où le réel côtoie le surréel. Soutenue par une bande originale toute aussi vertigineuse que les images du film, l'œuvre de Wiene nous fait entrevoir de façon magistrale la folie née de l'angoisse et de la paranoïa. [...]
[...] Prenons un dernier exemple d'adaptation de roman expressionniste au cinéma: Le procès de Franz Kafka. Dans ce roman, il est question de l'aliénation progressive d'un homme par la ville et la société. Dans la fidèle adaptation cinématographique, Orson Welles a très bien retranscrit ce thème à travers une esthétique propre à l'expressionnisme. Le clair/obscur, les jeux d'ombre et de lumière, les visions cauchemardesques, le thème du labyrinthe, sont autant de procédés que le réalisateur a utilisés dans son film, et qui sont bien évidemment propres à l'Expressionnisme. [...]
[...] Le cinéma expressionniste et ses influences SOMMAIRE Introduction 2 I. Le cinéma expressionniste et la peinture 3 II. Le cinéma expressionniste et la littérature 5 III. Le cinéma expressionniste et le théâtre 6 IV. Le cinéma expressionniste: une esthétique particulière 7 V. Un exemple: Le Cabinet du docteur Caligari 8 Conclusion 9 BIBLIOGRAPHIE 10 Introduction Au début des années vingt, l'Europe et l'Amérique découvrent avec surprise le cinéma expressionniste. Il est certain qu'on trouve ces films macabres, morbides, angoissants, mais on ne peut nier qu'ils retiennent l'attention. [...]
[...] Le mouvement se déchaîne au service de la lumière pour la faire scintiller, multiplier des reflets, tracer des traînées brillantes. C'est bien cet éclairage qui détermine la structure plastique si particulière du cinéma expressionniste car il permet de jouer sur la dualité des personnages. Les ombres révèlent les passions de l'inconscient, elles symbolisent la menace, et le plus souvent ces ombres présentifient la mort. La lumière de la nature tombe et ne cesse de tomber. Il faut donc aussi que l'idée de chute passe à l'acte, et devienne une chute réelle et matérielle dans les êtres particuliers. [...]
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