Cinéma, Asie centrale, cinéma soviétique, nouvelle vague, production cinématographique
L'Asie centrale est aujourd'hui composée de cinq Républiques – Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan, Tadjikistan, Urkménistan – indépendantes depuis 1991 et créées entre 1924 et 1936 sous l'emprise des Soviétiques, soucieux de diviser les communautés musulmanes et d'éviter toute possibilité de panislamisme et de panturquisme. L'histoire agitée de la région, qui a aussi connu les influences des Perses, des Grecs, des Turcs et des Arabes musulmans, n'a pas empêché l'Asie centrale de développer une forte identité. A toutes les époques s'y sont produits des contacts entre peuples, langues, religions, systèmes politiques et sociaux. Ils ont fait naître de nouvelles formes d'organisation sociale, d'expression intellectuelle ou artistique. Le cinéma, parfois qualifié de fait social « total » (en tant qu'il est capable de toucher toute la société, pas seulement des élites), est un prisme exceptionnel pour la compréhension et l'appréhension d'une société, en tant qu'il propose sa mise en abîme – c'est-à-dire qu'il offre le point de vue d'individus sur leur propre groupe social. Dans le cas de l'Asie centrale, il est bien sûr impossible de dissocier le cinéma d'aujourd'hui de celui d'hier, c'est-à-dire de l'ère soviétique encore toute récente.
[...] Aucun film kazakh n'est connu chez nous. Si un de mes films vaut quelque chose, il tiendra l'épreuve du temps et trouvera son public si ce n'est demain, peut-être après demain. ! S'il y a eu un incontestable effet Nouvelle Vague, il y a quelques années déjà, le phénomène ne saurait masquer, la multiplicité des tempéraments. Aujourd'hui, alors que la communauté des cinéastes est entrée dans une phase de dissémination et que chacun est engagé dans son propre devenir, il est sans doute plus simple de dessiner la carte du cinéma kazakh . [...]
[...] à la fin d'un standard cinématographique ? ! Dans le but de scinder pour diviser, l'Union soviétique a donc, au cours du XXe siècle, joué le rôle de "machine à fabriquer des nations" ; l'indépendance survenue brusquement en 1991, a été la conséquence de l'effondrement de l'ensemble soviétique à partir de son centre et non pas le résultat de contestations dans les Républiques périphériques. Les pays d'Asie centrale ont donc accédé à l'indépendance sans l'avoir sollicitée et presque avec surprise. [...]
[...] Vers la fin de toute création cinématographique ? Les séquelles de l'ancien système ne constituent malheureusement pas le seul frein au développement du cinéma en Asie centrale. La pauvreté, le caractère vieillot des salles de cinéma, toujours équipées des mêmes machines et de sièges inconfortables, le développement des magnétoscopes pèsent également. Face à la chute de la fréquentation, les propriétaires des salles ont cessé leur travail de diffuseurs et louent leurs espaces pour des mini-salons de l'automobile ou de l'informatique. [...]
[...] Cette nouvelle vague était le produit des influences asiatiques et des aspirations russes vers un mode de vie à l'occidentale. ! ! Rachid Nugmanov énonce, en 1990, la devise de la nouvelle vague du cinéma kazakh: Nous ne réclamons pas de philosophie unique, ni de vues artistiques homogènes sur l'art. Nous sommes unis, au lieu de cela, par notre liberté et l'amour de l'art La nouvelle vague choisit de s'éloigner du réalisme-socialiste et de ne pas analyser les affections de la vie sociale, ni d'en proposer le remède. [...]
[...] Son sous-sol contient de l'or et du pétrole mais les structures et les administrations, souvent héritées du communisme, n'y fonctionnent pas toujours au mieux et la population vit dans une pauvreté indéniable. Tout cela pour montrer que faire du cinéma au Kazakhstan est une activité résolument déterminée par des conditions concrètes. Par exemple, en ce qui concerne l'identité asiatique, il n'est guère étonnant que l'influence japonaise soit directement évoquée dans La Biographie d'un jeune accordéoniste, dont le réalisateur, Satybaldy Narymbetov, se dit passionné par Kurosawa, Kobo Abe ou Mizoguchi. [...]
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