Développement cinéma art nuances desirs
Le cinéma peut être envisagé sous des angles multiples. Chacun de nous ne met-il pas de sa personnalité et de ses préoccupations intimes dans toute manifestation extérieure ? Chaque oeuvre ne reflète-t-elle pas à la fois l'âme de son créateur et l'âme du public qui la juge ?
Le cinéma porte en lui une expression propre, indépendante et sans attache : une ligne dont chaque point se déplace, un volume se transformant dans l'amplitude de sa forme.
[...] La mort est l'une des issues, et peut être la seule. Comme le disait Coppola la jeunesse c'est à la fois le maximum de la beauté et le maximum de la mort Qu'Elephant s'ouvre par un ciel qui s'assombrit, par la nuit qui tombe, est aussi une façon de dire cela, cette beauté poignante, cette splendeur qui égalise John, tee-shirt jaune, chevelure étincelante, joues roses, avec l'automne indien, les feuillages roux, la nature juste avant sa chute, que cela si beau passe sous nos yeux, ça y est, est passé. [...]
[...] Le réalisateur en tire une tragédie sublime et déchirante. Le trio amoureux est transcendé par sa mise en scène et la grâce de ses acteurs : la fragilité de Joaquin Phoenix (frère de River Phoenix, jeune prodige révélé notamment par Gus Van Sant), la vitalité et la folie de Gwyneth Paltrow, la douceur de Vanessa Shaw. Il filme un New York, toujours ténébreux et magnifique, pour accompagner le naufrage de cet amour absolu et des illusions qui vont avec. On songe devant ce film à l'irrésistible émotion que peut dégager un grand opéra. [...]
[...] Car le cinéma est une harmonie, harmonie de lignes et de lumière. Lignes, surfaces, volumes évoluant directement, sans artifices d'évocations, dans la logique de leur formes, dépouillées de tout sens trop humain pour mieux s'élever vers l'abstraction et donner plus d'espace aux sensations et aux rêves : voilà le cinéma ! [...]
[...] Le cinéma, Un art de nuances et de désirs Le cinéma peut être envisagé sous des angles multiples. Chacun de nous ne met-il pas de sa personnalité et de ses préoccupations intimes dans toute manifestation extérieure ? Chaque œuvre ne reflète-t-elle pas à la fois l'âme de son créateur et l'âme du public qui la juge ? Le cinéma porte en lui une expression propre, indépendante et sans attache : une ligne dont chaque point se déplace, un volume se transformant dans l'amplitude de sa forme. [...]
[...] C'est un film avant tout qui se ressent plus qu'il se discute. Et c'est en ça une des forces du cinéma, toucher au plus profond, nous bouleverser sans vraiment nous donner d'explications. Et c'est ce que réussit formidablement bien Gerry. Dans une définition magnifique de l'amitié : J'aurais tellement voulu m'approcher de toi et te dire que j'avais trouvé de l'eau et la voiture. le film retombe dans une étreinte indécidable d'où ne sortira qu'un seul. Ce chef- d'œuvre en est une expression magnifiquement trouble du couple et que le cinéma de Gus Van Sant peut sans aucun doute se comprendre comme une exploration de toutes ces possibilités et de toutes ces richesses. [...]
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