Nous tenterons d'éviter l'écueil consistant à adopter un plan dialectique thèse, antithèse, synthèse ; en montrant comment le cinéma nous aide à penser, nous pourrons a fortiori conclure par l'affirmative à la question posée. Nous partons donc de l'intuition que présuppose le sujet : le cinéma nous aide à penser. Ainsi nous allons pouvoir recentrer le sujet sur ce qui réside dans le cinéma et nous permet de – bien ou mal – penser. Nous n'éliminons pourtant pas sans vergogne - même si c'est tentant - la célèbre opinion de George Duhamel affirmant que "le cinéma est un divertissement d'ilotes, un passe-temps d'illettrés, un spectacle qui ne demande aucun effort". Car s'il est bien difficile de considérer globalement le cinéma, le réduire paraît tout aussi impossible. Même en éliminant les institutions, les créateurs, les interprètes, l'ensemble des films reste un panel trop étendu semble-t-il pour considérer le cinéma. Tous les films ne sont pas nécessairement des films « artistiques ».
Commencer à éliminer de notre ensemble certaines catégories de films nous mènerait à une autre difficulté diamétralement opposée mais tout aussi coriace, à savoir que gardons-nous dans notre ensemble ? Certaines écoles ? Certaines périodes ? Certains réalisateurs ? Une sélection des films un à un ? Des films artistiques définis comme tels par une nomenklatura désignée ? Le cinéma est riche en divertissements passifs, participant à ce que Nietzsche appelait la culture narcotique. Nous nous intéresserons particulièrement au cinéma ayant un minimum de vocation artistique, mais pas que. L'expérience et la réceptivité spectatorielle, comprenant la critique et la théorie sera quant à elle placée du côté du spectateur, de la réception en générale et non dans l'essence stricto sensu du cinéma.
[...] Star Wars peut-il nous aider à penser ? La question n'est pas si saugrenue. Il y a une magie Star Wars L'anthropologie cognitive qualifie cela d'universel, Pascal au milieu du dix-septième en parlait comme de ces bonnes choses basses et familières sur lesquelles l'explication verbale se brise. Mais il n'y a pas qu'une part de plaisir, les témoignages de fans sont éclairants sur la force qu'a pu leur apporter cette saga, leur permettant de dépasser des paradoxes, de choisir une voie dans leur propre vie. [...]
[...] Le cinéma nous aide-t-il à penser ? Nous tenterons d'éviter l'écueil consistant à adopter un plan dialectique thèse, antithèse, synthèse ; en montrant comment le cinéma nous aide à penser, nous pourrons a fortiori conclure par l'affirmative à la question posée. Nous partons donc de l'intuition que présuppose le sujet : le cinéma nous aide à penser. Ainsi nous allons pouvoir recentrer le sujet sur ce qui réside dans le cinéma et nous permet de bien ou mal penser. Nous n'éliminons pourtant pas sans vergogne -même si c'est tentant - la célèbre opinion de George Duhamel affirmant que "le cinéma est un divertissement d'ilotes, un passe-temps d'illettrés, un spectacle qui ne demande aucun effort"1. [...]
[...] Le réel de référence et le contexte de l'oeuvre permettent des ponts entre celle-ci et le monde ; bien observer est indispensable pour penser le monde. Là où Dumahel voyait un passe-temps d'ilotes nous avons pu voir une richesse indubitable. Naturellement, notre but n'est pas de défendre le cinéma commercial ou disposant de gros budget, mais de dépasser l'antagonisme entre eux et les films d'auteur. La frontière n'est pas si criante, et c'est avant tout par un travail actif du spectateur qu'un dialogue entre le film et l'humain peut s'établir. [...]
[...] Enfin, au niveau anagogique, nous arrivons à une lecture mystique de Star Wars qui devient alors une parabole gnostique, un hymne au zoroastrisme4. En tant que spectateurs avisés, cinéphiles ou critiques nous pouvons aussi voir la forte inscription de la saga dans le temps et en conclure sur une sorte de climat général. Star Wars est l'histoire d'un père et d'un fils qui ont de l'ambition (sortir de l'esclavage pour l'un, entrer à l'académie de pilotage pour l'autre). Les deux rencontrent un Maître Jedi, et révisent à la hausse leur ambition qui devient commune : maîtriser la Force et devenir un Chevalier Jedi. [...]
[...] Les deux doivent fatalement s'affronter. Dans la trilogie (les anciens épisodes), personne ne reste là, à tourner en rond, les personnages ont de l'ambition, un but. Ils ne se demandent pas pour quelle cause s'enflammer. Cela fait de ces personnages des héros classiques. La prélogie au contraire les héros sont des héros de la Modernité, qui doutent et finissent immanquablement par se demander : à quoi bon ? Il y a donc une opposition entre deux mondes. La prélogie est incertaine, doute, les anciens ne sont plus aussi sages, sûrs que pendant la trilogie. [...]
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