Le vêtement comme l'âme : depuis le XIVème siècle, c'est la noirceur qui l'emporte dans les jugements sur Catherine de Médicis. L'image de Catherine de Médicis a été de tous temps très négative, tant dans les divers témoignages historiques que l'art ou la littérature. Il est alors intéressant de se demander comment l'image de cette reine est traitée dans le cinéma français du XXème siècle. Les films participent-ils à noircir la légende faite autour de cette reine ou alors proposent-ils une réhabilitation de ce personnage ? Pour y répondre, nous nous sommes penchés sur deux œuvres cinématographiques. La première, de J.C Hubert est intitulée "Catherine de Médicis" et tirée du livre de Jean Orieux "Catherine de Médicis ou la reine noire". Ce téléfilm, en deux parties, se veut être proche de la réalité historique. La seconde ne peut être envisagée de la même façon, puisqu'elle est l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas "la Reine Margot", et est une version romancée et parfois peu véridique des événements historiques. Néanmoins, il est important d'analyser comment Patrice Chéreau a retranscrit la légende noire de cette femme si importante au XVIème siècle, et d'en faire une étude comparée avec le téléfilm de J.C Hubert qui s'attache plus à la véracité des événements qu'à leur dimension romanesque. Nous verrons dans un premier temps comment les deux réalisateurs donnent une image à la fois proche mais traitée différemment d'une femme sombre et fragile, puis nous étudierons leur manière de représenter la reine mère comme une personne ambivalente au point de vue politique. Enfin, nous analyserons une scène dans chacun des deux films, retraçant tous les deux le conseil du 23 août, en nous demandant comment elles participent à nourrir la légende noire de Catherine de Médicis. Nous ferons également référence, dans cette troisième partie, à un autre film intitulé Intolérance datant du début du XXème siècle, révélateur de la sombre image de la reine. Chacune des sous parties sera divisée en deux temps, correspondant à l'analyse d'un aspect de Catherine de Médicis, représenté différemment dans les deux films étudiés.
[...] Elle est ensuite au centre du plan, ce qui renforce sa culpabilité Catherine de Médicis de JC Hubert : une reine responsable La même scène du conseil qui précède la saint Barthélémy est présente dans le film Catherine de Médicis. La Reine et le Roi sont présents ainsi que d'autres hommes du conseil. Le roi, au début de la scène est assis, il est abattu puisque l'on a cherché à tuer celui qu'il appelle son père c'est- à-dire Coligny. La reine, au contraire, est debout, cela montre son autorité. C'est elle qui détient le pouvoir. [...]
[...] Conclusion A travers l'étude de ces trois œuvres cinématographiques qui donnent chacune une image à la fois différente et similaire de Catherine de Médicis, nous avons pu voir que la reine mère reste de nos jours une des personnes qui a joué un des rôles principaux lors du massacre de la Saint Barthélemy. L'analyse de Catherine de Médicis en tant que femme dans le cinéma confirme l'ambivalence et la controverse dont elle a été l'objet depuis les premières résonances du massacre, ainsi qu'à son époque. Femme de son siècle, fragile et capable d'aimer, elle est, aussi, un monstre politique impitoyable et manipulateur, Catherine de Médicis apparaît comme une femme prête à tout pour sauver son royaume et l'honneur de sa famille. [...]
[...] Catherine de Médicis demande à son fils qui, selon lui, a voulu tuer Coligny. Le roi accuse Guise, La reine dément et avoue son crime : c'est votre mère Un gros plan permet de voir la colère sur son visage, elle n'hésite pas à dévoiler sa responsabilité puisqu'elle la revendique. Elle justifie cet acte en accusant le roi de ne pas être capable de diriger convenablement le pays : j'ai donné à la France un roi faible Elle usurpe le pouvoir royal ce qui est signifié par la présence du trône sur lequel elle est assise et par celle de la couleur bleue (couleur de la noblesse royale) et des lys derrière elle qui sont eux-mêmes le symbole de la monarchie. [...]
[...] Cela est difficile à interpréter ; veut-elle le meilleur pour ses enfants, ce qui explique son ambition politique démesurée, ou met- elle justement ses propres enfants au service de son idéal politique ? Il nous faut pour cela étudier Catherine de Médicis par rapport à sa dimension politique. Dans le film de J.C Hubert, le côté maternel de Catherine de Médicis est fortement représenté. En effet, on la voit dans plusieurs scènes, souriante et heureuse, en compagnie de ses enfants. [...]
[...] En effet, dans une scène émouvante du film, elle regrette la disparition de François II, d'Elisabeth, de Charles IX, de la princesse Claude de Lorraine, et enfin de François d'Alençon. Catherine de Médicis apparaît, à travers cette nostalgie, comme une personne humaine. En outre, malheureuse, elle se sent aussi mal aimée. Son origine italienne éveille en elle le sentiment d'être une étrangère. Elle évoque souvent, avec sa petite- fille notamment, la douceur de son pays natal, la Toscane. Douceur qu'elle regrette. [...]
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