J'ai choisi d'étudier Casino, un film américain d'une durée de 178 minutes, réalisé par Martin Scorsese, avec Robert de Niro, Joe Pesci et Sharon Stone, sorti en France en mars 1996. Il s'agit d'un film retraçant l'histoire d'un ancien bookmaker, Sam Ace Rothstein (Robert de Niro), désireux de reprendre une vie « normale » en devenant gérant d'un casino, le Tangiers, à Las Vegas, pour le compte de la mafia. Plus ou moins aidé par son ami d'enfance, Nicky Santoro (Joe Pesci), il atteint rapidement les sommet de la puissance, mais en retombe tout aussi vite du fait de son erreur initiale – et fatale, à savoir : Ginger (Sharon Stone), la femme qu'il a épousée et dont l'appétit insatiable de richesse, qui l'emporte dans le tourbillon de la drogue et de la violence, finit par détruire l'empire de son mari et de ses boss. Pour Martin Scorsese, Casino est « l'histoire d'hommes et de femmes qui commirent tous les excès, et que leur orgueil, leur avidité finirent par chasser du paradis ». Casino peut donc en fait être compris comme une fresque, mettant en scène « des chercheurs d'or modernes », poussés au paroxysme de la démesure, qui, finalement annihile le rêve américain.
[...] Nicky ne pense qu'à son propre profit, et comme tous les égoïstes qui l'entourent, s'avère incapable de partager son cœur. Mis à part Sam, le film semble donc représenter un absolu désert affectif, les personnages n'ont quasiment aucune confiance les uns pour les autres, les amitiés sont basées sur le profit tant que les affaires fonctionnent, et se défont aussi facilement. Plus que le désert, l'argent rend les gens fous, mais c'est sûrement la combinaison entre ces deux facteurs qui entraîne inexorablement les protagonistes dans la spirale de la folie et de la violence, jusqu'à leur déchéance totale voire leur mort. [...]
[...] Le désert se retrouve par ailleurs dans le cœur des personnages qui cherchent tous une personne de confiance, mais sont en réalité très seuls, incapables de développer ce genre de relation. Ceci nous permet donc de nous demander dans quelle mesure le désert physique (entité géographique réelle où prend lieu l'action) ou moral (personnification du vide affectif qui entoure tous les personnages) peut- il être un catalyseur des évènements tragiques qui font chuter les différents protagonistes du film ? De cette façon, j'aimerai démontrer que la survie de Sam Rothstein, contrairement à la mort de la majorité des autres personnages, tient du fait qu'il était le seul à ne pas entretenir un rapport malsain et malhonnête avec l'argent (l'argent est son métier, en quelque sorte il s'en fiche, et, de plus il le gagne honnêtement, même si sa situation n'est pas à fait'' légale) ; c'est aussi le seul à ne pas avoir le cœur complètement vide, en effet alors que tous les autres remplissent leurs cœurs de pierre avec cet argent qui les rend fous, et restent seuls, Sam, lui, à offert son cœur à Ginger (même si elle n'en a que faire) et cherche à obtenir sa confiance, même si il ne l'obtient pas, ceci marque malgré tout la toute petite différence avec les autres, il y a une ouverture vers un monde meilleur. [...]
[...] Chaque protagoniste vit donc en plein désert ; cela est vrai au sens propre, mais surtout au sens figuré. En effet, à l'exception de Sam Roth Stein, qui aime sa femme et sa fille, toutes les autres personnes sont seules face à leurs envies qu'elles ne peuvent réfréner. Ginger qui apparaît pourtant comme la plus entourée (ses clients, sa famille, ses amis) semble la plus seule de tous, et s'avère d'une grande faiblesse derrière sa carapace de femme dure, preuve en est qu'elle se réfugie dans l'alcool et la drogue. [...]
[...] Les divers entretiens de Scorsese, pour Les Cahiers du Cinéma, Le Monde ou L'Express, nous apprennent les méthodes de travail du réalisateur et de ses acteurs principaux, nous savons ainsi que Robert de Niro a passé beaucoup de temps avec Frank Rosenthal (le vrai Rothstein), ce qui nous permet de déduire que son interprétation colle sûrement bien à la réalité ; ce dont on peut s'apercevoir en visionnant le documentaire Back home years ago, de Joseph F. Alexandre qui nous présente l'histoire et les caractères des principaux protagonistes du film. [...]
[...] Back home years ago The real Casino, documentaire de 15 minutes, réalisé par Joseph F. ALEXANDRE. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture