Dans ce dossier nous allons étudier les deux sortes de split-screen que nous pouvons trouver dans le film de Brian de Palma, Carrie, durant ce que nous appellerons «la scène du bal ».
Dans un premier temps, nous parlerons un peu du réalisateur, Brian de Palma, de sa vie, de son œuvre, puis de l'histoire du film en le résumant.
Ensuite nous étudierons les split-screen : tout d'abord celui que nous appellerons le kaléidoscope, puis le split-screen plus formel qui intervient juste après.
[...] Carrie avait confiance en elle, la considérait comme une vraie amie plus que comme un simple professeur. Cette femme l'a toujours défendu face aux quolibets dont elle était victime, c'est elle qui l'a poussé à accepter l'invitation de Tommy au bal de promo, c'est en quelque sorte grâce à elle que Carrie sortait peu à peu de son mutisme. En se moquant d'elle, c'est un coup de grâce qu'elle porte à Carrie, c'est la chose qu'il fallait absolument éviter surtout venant d'une personne qui comptait pour elle. [...]
[...] Carrie se réfugie alors dans un monde qu'elle seule peut contrôler grâce à ses pouvoirs télékinésiques. Personne ne sait comment Carrie a pris possession de ses pouvoirs, pas même elle-même, elle n'a qu'à regarder quelque chose et cet objet bouge avec plus ou moins de violence. Nous les découvrons pour la première fois lorsqu'elle fait exploser une ampoule dans la douche. Alors que Carrie est rejetée par tout le monde, une de ses camarades de classe, Sue, (une de celles qui ont participé à son humiliation lors de sa douche dans les vestiaires après le sport au début du film) demande à son propre petit ami, Tommy, d'inviter Carrie au bal de promo de l'école et ce, innocemment, sans aucune arrière-pensée. [...]
[...] En effet, les voix apparaissent une par une, se chevauchent, se répètent, se multiplient au gré des images. Pendant cette séquence, le split-screen n'est pas qu'une histoire d'image, car, sans le son, il semblerait vide de tout sens Le split-screen plus formel Ce split-screen, présenté de façon moins technique que le précédent n'en est pas moins dénuée de sens. En effet, pendant cette séquence se chevauchent split-screen et simples plans d'ensemble. Mais nous n'allons pas nous attarder sur les plans d'ensemble, nous traiterons du split-screen en lui-même en tentant d'y trouver une signification. [...]
[...] Mais dans Carrie c'est au split-screen qu'il rend hommage. En effet, le grand thème chez Brian de Palma est celui du double et cette forme cinématographique le représente complètement. Le procédé du split-screen est né à la fin des années 60. Son objectif est de permettre au spectateur de suivre plusieurs actions simultanément. En effet, la technique du split-screen consiste en une découpe (to split) de l'écran (screen) en deux voire plusieurs fenêtres à l'intérieur desquelles sont montrées des actions différentes voire une même action selon des points de vues distincts Cette méthode a beaucoup été utilisée pour montrer des séquences de conversation téléphonique. [...]
[...] Carrie meurt alors dans les bras de sa mère, près du Christ. Nous retrouvons alors Sue, seule survivante de ce massacre. Très troublée par tout ce qu'elle vient de vivre, elle va tout de même se recueillir sur les cendres de la maison de Carrie. Entièrement vêtue de blanc, elle s'agenouille et dépose des fleurs au pied de la croix telle la Vierge Marie. Un bras ensanglanté sort d'un seul coup du sol, mais Sue a rêvé. Effrayée, choquée, elle se réfugie en pleurant et en criant dans les bras de sa mère, la musique, effrayante elle aussi, questionne le spectateur : Sue ne va-t-elle pas devenir comme Carrie ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture