Caro Diario, Journal intime, Nanni Moretti, 1993, analyse, démarche, travail des formes
Nanni Moretti, né en 1953, s'impose après la génération des grands maîtres (Rossellini, Antonioni, Fellini), et après celle des grands cinéastes des années 1960 (Pasollini, Ferreri). Il incarne à lui seul, une relève inespérée pour le cinéma italien du milieu des années 1970. Nanni
Moretti débute avec une caméra super 8 et sans budget à réaliser des courts-métrage. En 1976, il réalise son premier long-métrage intitulé, Je suis un autarcique, il inscrit d'emblée le « je » dans son oeuvre, avec l'invention de son alter ego Michèle Apiciella, qu'il joue lui même : être acteur et metteur en scène reste pour lui indissociable. Au départ, Journal Intime, était conçu comme un projet de court-métrage, mais les rushes des premières prises tournées à Rome ont séduit Nanni Moretti qui à décider d'en faire un long-métrage, sur le même mode de production qu'auparavant, soit simple et léger (équipe réduite et liberté de mise en scène).Travaillant à son rythme, au gré de
son inspiration, l'essentiel du tournage s'est déroulé entre l'été 92 et l'été 93. En 1994, il obtient pour ce film le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes. Journal Intime est un film assez personnel, Nanni Moretti y dévoile son combat contre la maladie de Hodgkin, qui est une forme de cancer.
[...] Dans la seconde partie, Nanni Moretti se rends chez son ami Gerardo, addictif à télévision, à Lipari, pour travailler ou calme et en toute tranquillité. Cette partie fonctionne sur le mode des films à sketch, selon les îles, les histoires s'entremêlent avec les nombreux personnages, amis, connaissances qu'ils rencontrent. On peut néanmoins voir une relation avec les deux familles qui ont des enfants, et la scène où les enfants sont au téléphone et refuse de passer le combiné à leur père ou à la mère chaque histoire n'est donc pas en rupture avec la précédente. [...]
[...] Pour Astruc, la mise en scène n'est plus un moyen d'illustrer ou de représenter une scène, mais une véritable écriture : l'auteur écrit avec sa caméra, comme un écrivain avec un stylo C'est la première affirmation de la notion d'auteur de films. D'ailleurs, le film s'ouvre sur un plan de Nanni Moretti entrain d'écrire sur une feuille blanche, ce qui fait grandement écho au concept de caméro-stylo. Nanni Moretti instaure ses propres règles, il se débarrasse de toutes les contraintes de la narration, pour créer un journal intime cinématographique. [...]
[...] Journal Intime prolonge t'il le travail de façon neuve ? Dans un premier temps, nous analyserons la structure en trois chapitres, du film, ainsi que les détails du journal intime cinématographique de Nanni Moretti. Puis nous mettrons en relation Journal intime avec certains textes théoriques de Deleuze et Bazin. Enfin nous nous intéresserons aux liens que le film crée avec le cinéma italien et le cinéma moderne». Journal intime est composé de trois parties, intitulé, Sur ma vespa, Les îles et Les médecins. [...]
[...] Dans la dernière partie, Nanni Moretti nous fait partager une expérience personnelle : il souffre de démangeaisons, et consulte plusieurs médecins qui lui imposent des traitements inefficaces. Il passe alors un scanner, et une tumeur est découverte. Il privilégie un mode de narration plus traditionnel. Il use du flashback, qui est relié au présent par des scènes filmé au café, où Nanni Moretti écrit, il met donc en scène cette histoire qui est l'adaptation filmée de ce qu'il à vécut, en faisant des allers/retours entre passé et présent. [...]
[...] On peut même souligner que Nanni Moretti danse sur son vespa en rythme sur la chanson Didi de Khaled, ce qui justifie l'emprise de la situation sonore. Par ailleurs, on peut aussi mettre en relation les nappes du passé théorisé par Deleuze, avec les souvenirs de Nanni Moretti. Deleuze affirme : les nappes du passé existent, ce sont des strates, où nous puisons nos images souvenirs Les nappes du passé se réfèrent aux souvenirs accumulés dans la mémoire, et qui peut intervenir dans le présent, soit les pointes de présent Nanni Moretti, nous fait part de son désir, son rêve : de savoir danser et fait référence au film Flashdance qui transformé sa vie et à Jennifer Beals. [...]
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