À Bout de souffle, Jean-Luc Godard, 1960, modernité du jazz, modernité cinématographique, musique, cinéma, Séverine Allimann, Nouvelle Vague, improvisation, récit filmique linéaire
La question de la modernité est récurrente dans la recherche historique de ces dernières années, aussi la musique et le cinéma n'y échappent pas. Comprenons que son existence est liée à son ancrage, son opposition, son rapport à quelque chose. La modernité n'existe que parce qu'elle est partie d'un tout. La question à laquelle nous tentons de répondre nous interroge quant à la relation qu'entretiennent le jazz et le cinéma dans un exemple précis. Il convient alors, de manière liminaire, de saisir la modernité des comparés.
[...] Il pose alors les bases d'un lien moderne entre jazz et cinéma. Toutefois, comme nous l'avons dit, son esthétique reste encore très classique. D'un autre côté, la musique d'À bout de souffle est de Martial Solal, qu'on a engagé, à la différence de Davis, pour ses talents de compositeur. C'est un jazz loin de l'improvisation qu'il propose : la partition accompagne l'image d'un récit filmique linéaire, il convoque des références classiques. Le résultat premier est que l'on arrive à distinguer des thèmes correspondant à l'image filmique (la peur, l'amour ) et qu'on s'éloigne de la musique d'ambiance. [...]
[...] Nous avons donc vu que le jazz est un genre musical moderne, bien que divisé dans son utilisation. Mais dans quelle mesure l'œuvre étudiée est- elle moderne ? L'une des influences de Godard est le film de Jean Rouch Moi, un Noir (1958). Rouch propose un mélange entre analyse et improvisation dans la structure même du film. De cette manière il obtient une plus grande liberté d'expression. Pour cela il donne à voir la fabrication du film : la postsynchronisation des voix est approximative, on observe le dispositif scénique, présence de regards caméra Dans la structure du film comme dans la bande-son, l'image trouve une conformité avec la musique. [...]
[...] À Bout de souffle - Jean-Luc Godard (1960) : quels sont les liens profonds entre la modernité du jazz et la modernité cinématographique dans cette oeuvre ? La question de la modernité est récurrente dans la recherche historique de ces dernières années, aussi la musique et le cinéma n'y échappent pas. Comprenons que son existence est liée à son ancrage, son opposition, son rapport à quelque chose. La modernité n'existe que parce qu'elle est partie d'un tout. La question à laquelle nous tentons de répondre nous interroge quant à la relation qu'entretiennent le jazz et le cinéma dans un exemple précis. [...]
[...] Nous nous appuierons sur l'article de Séverine Allimann, « La Nouvelle Vague a-t-elle changé quelque chose à la musique de cinéma ? » pour y répondre. I. Histoire et influence du jazz chez Godard Attardons-nous quelques instants sur l'histoire et l'influence du jazz dans ses diverses utilisations sur la réalisation de Godard. Le jazz est d'abord utilisé par une pratique documentaire puis passe progressivement dans la fiction vers l'accompagnement de l'intrigue narrative. On observe un engouement pour ce genre musical au sortir de la Seconde Guerre mondiale, mais on minimise l'importance des jazzmen noirs. [...]
[...] Il convoque sans révoquer, mais transgresse finalement : il est moderne. Comment s'opère ce glissement du son à l'image ? Si le jazz de Davis était attentif à « la note, la sonorité, la phrase », celui de Solal s'intéresse davantage au « bruit et à la parole ». On écoute effectivement l'emploi de l'argot, de références culturelles multiples, de répétitions qui renvoient aux principes du jazz. C'est un travail sur le fragment que propose Godard, un fragment sonore et visuel. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture