Une autre femme est un film réalisé en 1988 par Woody Allen, avec notamment Gena Rowlands, Mia Farrow et Gene Hackman. Il met en scène une femme d'une cinquantaine d'années, Marion Post, brillante professeur de philosophie mariée à un chirurgien renommé. Elle s'isole pour écrire un livre dans un appartement, d'où elle entend les conversations des patients d'un psychanalyste par une bouche d'aération. Les propos d'un jeune femme désespérée, Hope, l'amène à réfléchir sur elle-même et à remettre en question sa vie, son mariage, son comportement. Cela se fait par la confrontation de ses pensées et ses attitudes avec des images de son passé et avec sa rencontre avec Hope.
[...] Le concept de Perception est aussi présent dans ce film. Marion est confrontée à différentes perceptions de son personnage: celle qu'elle a eu jusqu'alors, celle que les autres ont d'elle, et celle qu'elle va se forger d'elle-même. Le processus de sélection, organisation, et interprétation des faits n'est pas le même selon le point de vue. On s'aperçoit que les facteurs externes, telles que les valeurs sociales et familiales ont eu jusque-là un rôle important dans la sélection des éléments constitutifs de son personnage. [...]
[...] C'est en même temps en accordant plus de place à ces souvenirs qu'elle va accorder plus d'importance à l'affectif, à la nostalgie. Elle se rend compte que ses proches la décrivent comme une personne finalement assez austère et dure, et sa remise en question lui permet d'aborder les autres avec moins de rigidité. De plus, à la lecture d'un roman écrit par son amant, lui permettant de revivre un instant très bref de bonheur, elle déclare "je me demandais si la mémoire c'est ce qu'on a ou ce qu'on a perdu". [...]
[...] Le fait d'écouter les conversations de Hope avec son psychanalyste, de chercher à entrer en contact avec la jeune femme, d'interroger son mari sur la nature de leur relation, sont caractéristiques d'un comportement actif. Contrairement à une situation animale, le conflit intérieur que vit Marion ne permet pas d'identifier un ennemi qu'il faut chercher à vaincre ou fuir. On peut toutefois constater que celle-ci met en place un comportement assimilable à celui de "lutte" décrit par Laborit. Pour se reconstruire, elle va quitter son mari, se replonger dans ses souvenirs, essayer de renouer une relation saine avec son frère. [...]
[...] Enfin, lors de sa rencontre avec Hope, c'est cette dernière qui prend finalement le dessus. Elle choisit un restaurant, où Marion va finalement dévoiler toutes ses angoisses et ses faiblesses et montrer qu'elle dirige moins sa vie et les autres que ce que l'on pourrait croire. [...]
[...] De même, la figure du psychanalyste est centrale. Il permet à Hope d'exprimer ce qu'elle ressent et pousse de manière indirecte Marion à faire de même. Enfin, l'imaginaire a une place de choix dans ce film, comme dans la majorité des oeuvres de Allen. On voit Marion retourner dans son passé pour interroger son jeune frère sur ce qu'elle était étant jeune, sur ce que lui ressentait. Enfin, le spectateur est plongé pendant un long moment dans un rêve de Marion, où elle est confrontée tour à tour au psychanalyste, à la mise en scène de l'échec de sa vie de couple, à une rencontre avec son ancien amant, Larry. [...]
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