Le septième art n'est-il pas depuis ses toutes premières heures lié à l'autobiographie: une pulsion intime qui donne envie de raconter sa propre histoire, sa vision du monde à partir de son expérience personnelle ?
Malgré l'avis général selon lequel le cinéma est un art de l'imagination, de la fiction, de la création pure, il est évident que chaque film est en partie autobiographique, car il témoigne directement de la vision particulière d'un auteur lui-même particulier.
Cependant, la problématique qui existe entre cinéma et autobiographie est sans doute très complexe vu qu'il y a de multiples façons de parler de soi, de se filmer (pourrait-on même imaginer qu'il en existe une par individu), que ça soit en passant par le documentaire, la fiction, l'animation ou toute autre forme.
[...] Dans ce cas, le cinéma ne serait plus vraiment du cinéma, il faut donc que le réalisateur trouve une façon nouvelle et intéressante de parler de soi pour que la part créative ne soit pas absente de son œuvre finale et que l'objet passe du simple journal intime à une grande œuvre d'art. En étudiant divers films, Les Plages d'Agnès, d'Agnès Varda, Barfly de Barbet Schroeder, Persepolis de Marjane Satrapi et Amarcord de Frederico Fellini, nous tenterons de déterminer ce qui fait la complexité du genre autobiographique au cinéma. [...]
[...] A la nature purement documentaire de l'autobiographie choisie par Agnès Varda, s'oppose le film de genre à caractère autobiographique que l'on rencontre beaucoup plus fréquemment, car il permet au réalisateur d'allier la fiction avec des éléments plus ou moins autobiographiques. Nous pouvons les classer selon qu'ils soient plus ou moins explicitement autobiographiques. Persepolis, le film d'animation de Marjane Satrapi, évoque par exemple l'histoire récente de l'Iran vue à travers les yeux de Marjane (qui est également l'auteur du film). L'aspect autobiographique prend une coloration particulière due au fait que le personnage est au début du récit une très jeune fille qui voit le monde qui l'entoure avec des yeux d'enfants. [...]
[...] A travers ces courtes présentations des œuvres étudiées, nous voyons à quel point la problématique de l'autobiographie et le fait de filmer sa vie peut être large. Cependant, il y a des points incontournables qui sont présents dans chacun d'entre eux et qui sont caractéristiques de l'autobiographie en général : comme l'expression du souvenir, de la mémoire, les dénonciations d'un problème social ou politique, la représentation de soi Il est intéressant de, tout d'abord, voir comment s'expriment la mémoire et la réminiscence selon chaque réalisateur (et écrivain dans le cadre de Charles Bukowski). [...]
[...] Il nous raconte une partie de sa vie qui, sans doute l'a fortement influencé et marqué. Barfly, le dernier film faisant l'objet de notre étude est beaucoup plus différent que les précédents, car ce n'est pas le réalisateur qui fait son autobiographie, mais le scénariste. Effectivement, Barfly est réalisé par le français Barbet Schroeder mais le film relate l'histoire de son scénariste : le fameux écrivain et poète Charles Bukowski. Celui-ci se présente sous le nom de Henri Chinaski son alter ego. [...]
[...] Néanmoins, lorsque autobiographie devient cinéma, on ne peut plus se restreindre au cadre uniquement personnel, car le film ne nous intéresserait alors plus en tant que spectateur et n'aurait pas de réelle portée artistique. Avant de se filmer, de faire son autobiographie, l'auteur doit donc trouver un aspect dans sa vie qui pourrait rendre son histoire universellement accessible et si possible intemporelle. Nous pouvons donc conclure en disant que le genre autobiographique n'est donc pas un simple résumé d'une vie, mais un procédé de création et d'imagination à part entière qui n'utilise le récit de soi uniquement comme un prétexte à la naissance de l'œuvre. [...]
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