Les relations entre le(s) politique(s) et le(s) culture(s) sont souvent tumultueuses mais inséparables. De ce fait, la survivance d'une identité culturelle dépend de ses acteurs, tout en étant tributaire de la vie politique et sociale. Dans le cas du Québec, le poids de la communauté francophone a fortement pesé dans son histoire contemporaine, et continue de mener son combat pour la diversité.
Être Québécois est synonyme d'appartenance à une communauté linguistique et sociale avant tout. L'émergence du « quasi-Etat » québécois tel que le nomme Françoise Epinette symbolise l'ouverture vers le monde d'une société autrefois repliée sur elle-même, et le début du détachement de ses complexes, notamment linguistiques. Le sentiment national est omniprésent dans la province québécoise, à laquelle Elatiana Razafimandimanana a consacré une étude, et où le message d'un élève symbolise la société distincte du Québec : « On est Québécois, le Québécois c'est notre langue. »
La question nationale au Québec ne date pas des années 1960 avec la fameuse Révolution tranquille, mais date du XVIIe siècle lors de la conquête britannique en Nouvelle-France. Les premières réactions nationalistes sont alors apparues en réaction à des agressions francophobes, auxquelles ont répondu les Canadiens français pour défendre leurs droits. Le nationalisme traditionnel désigne la lutte menée par les Canadiens français pour faire valoir leur culture jusqu'à la moitié du XXe siècle. L'histoire nationale québécoise est marquée par une succession d'idéologies en quatre grandes étapes, d'après l'article de Jean-Claude Corbeil : l'idéologie de conservation (1840-1945), l'idéologie de rattrapage (1945-1960), l'intermède de la Révolution tranquille (1960-1962), l'idéologie de dépassement (1962–...).
L'idéologie de conservation marque le point de départ de l'éveil nationaliste québécois, notamment influencée par Henri Bourassa (1868-1952). Nous appuyons l'opposition, parce que nous y trouvons les tendances contraires: la probité, le courage, des principes fermes, une grande largeur de vues. Ces principes sont admirablement réunis dans la personnalité de son leader, M. Tellier. (…)
Pour assurer le triomphe des idées sur les appétits, du bien public sur l'esprit de parti, il n'y a qu'un moyen: réveiller dans le peuple, et surtout dans les classes dirigeantes, le sentiment du devoir public sous toutes ses formes: devoir religieux, devoir national, devoir civique. De là le titre de ce journal qui a étonné quelques personnes et fait sourire certains confrères.
[...] L'expression Révolution tranquille est née sous la plume d'un journaliste du Globe and Mail de Toronto, ayant parlé de quiet revolution. Cette expression résulte du procédé stylistique de l'oxymore, à l'origine du célèbre clair-obscur Ce postulat repose sur la notion de révolution qui implique un degré d'agitation, de trouble, de perturbation, ce qui s'oppose à l'adjectif tranquille, renvoyant au calme et à la sérénité. Cette contradiction décrit la situation globale du Québec vis-à-vis de son identité culturelle et linguistique : à la fois, déterminée, mais non structurée. [...]
[...] En effet, un retour en arrière au XIXe siècle nous plonge dans la situation conflictuelle entre les deux langues rivales. Jean- Jacques Ampère, fils du célèbre physicien français et auteur de Promenade en Amérique : États-Unis, Cuba, Mexique (1855, Paris) en témoigne: À peine débarquée, une querelle survenue entre deux charretiers fait parvenir à mon oreille des expressions qui ne se trouvent pas dans le dictionnaire de l'Académie, mais qui sont aussi une sorte de français. Hélas ! notre langue est en minorité sur les enseignes, et quand elle s'y montre, elle est souvent altérée et corrompue par le voisinage de l'anglais. [...]
[...] Pour les films qui bénéficient de moins de vingt copies en circulation, les données démontrent que depuis ont été doublées en français et 13% ont été doublés au Québec. Il y a donc une corrélation économique évidente entre le nombre de copies présentées en salle et le doublage en français ou même au Québec. À plus de vingt copies en circulation, il est économiquement viable de faire doubler en français et même au Québec. Cela étant dit, les films ont tendance à être distribués moins longtemps en salle qu'auparavant, donnant ainsi moins de temps au film doublé de récupérer l'investissement du doublage. [...]
[...] Les colons français décidèrent de mettre au monde un grand nombre d'enfants par famille afin d'accroître le poids démographique des francophones dans la région. Ce procédé n'a pas suffi à renverser la tendance sur le plan national, mais donne deux statuts au Québec : à la fois minoritaire (sur le plan canadien), et majoritaire (sur le plan provincial québécois). Cette domination numérique n'existe plus dès la phase d'industrialisation de la province. De 1961-1971, le taux natalité au Québec passe de à et l'indice de fécondité de 3.77 à (p114, J. Portes). [...]
[...] Quatrième recommandation : la ministre québécoise de la Culture et des Communications propose à la ministre du Patrimoine canadien d'adopter des mesures complémentaires. Cinquième recommandation : encourager les entreprises québécoises à signer des ententes globales avec les Etats-Unis pour la prestation des services techniques. Sixième recommandation : encourager les entreprises québécoises à partager les travaux de doublage avec les entreprises françaises. En Avril 2008, le rapport Heenan, également intitulé Doublage et renouvellement des ententes de distribution indique une progression positive suite au rapport Lampron : en des films ont été doublés au Québec, plus de 70% en 2004, et presque 80% en 2007. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture