Anna Halprin : « Breath Made Visible »

Thèmes abordés

Anna Halprin, Breath Made Visible, documentaire, danse contemporaine, Ruedi Gerber

Résumé du document

Plus la peine de télécharger ou d'importer ce merveilleux film des États Unis; « Breath made visible » (ou « Le souffle de la vie »), sorti déjà depuis 2010 dans de nombreux pays, est enfin arrivé en France depuis décembre 2012.
Ce documentaire, réalisé par Ruedi Gerber, retrace la carrière exceptionnelle de cette pionnière de la danse contemporaine.
C'est en 1982 que le réalisateur rencontre cette grande « rebelle » de la danse et qu'une véritable amitié se lie alors entre eux. En 2002, lorsque Anna Halprin revient sur scène, le cinéaste, bouleversé par son spectacle, décide de réaliser un documentaire sur l'artiste.

Extraits

[...] Anna Halprin : Breath Made Visible Portrait d'une artiste qui a bouleversé tous les codes. Plus la peine de télécharger ou d'importer ce merveilleux film des États Unis ; Breath made visible (ou Le souffle de la vie sorti déjà depuis 2010 dans de nombreux pays, est enfin arrivé en France depuis décembre 2012. Ce documentaire, réalisé par Ruedi Gerber, retrace la carrière exceptionnelle de cette pionnière de la danse contemporaine. C'est en 1982 que le réalisateur rencontre cette grande rebelle de la danse et qu'une véritable amitié se lie alors se entre eux . [...]

[...] Oui finalement Anna Halprin est une exploratrice. Et elle a fait le choix de pousser ses découvertes très loin, loin de ce qui nous avons ai habituellement imposé de voir. Ainsi, ses oeuvres sont parfois difficiles à regarder car elles peuvent montrer des choses douloureuses, torturées, ou simplement étranges et abstraites, mais pourtant il semble en même temps difficile d'en détourner le regard. C'est en ce point que réside la définition même de son travail qui ne se veut pas beau et gracieux mais qui exprime justement parfois des conflits graves, des rapports douloureux, des états de souffrance et de solitude. [...]

[...] De plus, Anna Halprin utilise aussi la danse comme un moyen d'expression politique et de conflit social. C'est ainsi qu'elle va fonder en 1965, après les émeutes raciales de Los Angeles, une compagnie métissée noire et blanche. Elle met alors en place de nombreux ateliers dans lesquels chacun vient exprimer ses peurs, sa rage, sa tristesse mais aussi ses joies et le simple plaisir d'être présent dans ce partage chorégraphique. Mais à 75 ans l'artiste est atteinte d'un cancer. Cela vient alors bouleverser son existence et son travail chorégraphique. [...]

[...] Déjà petite elle adore le regarder prier à la synagogue : Toute ma vie, j'ai cherché une danse capable de m'apporter une émotion aussi profonde que celle que ressentait mon grand-père. Pour moi il ressemblait à Dieu et, donc, je croyais que Dieu était un danseur ! explique t-elle avec humour. On l'a donc compris, Anna Halprin ne vient pas nourrir les techniques déjà existantes mais marque au contraire un réel tournant. On est plus dans la recherche de la forme, du beau, du spectaculaire, de tout ce qui s'apparente au plaisir des yeux. Non, Anna vient heurter, choquer le sens commun. [...]

[...] Tout comme ceux qui se focalisent et s'enferment sur la technique pure et dure de la danse, l'artiste à l'inverse se focalise entièrement sur la décomposition des codes et de l'esthétique, si bien que dans son élan, elle peut conduire à des extrêmes. La réaction du public mais aussi de certains de ses collègues, lors de la présentation de ses tournées européenne, ont souvent été très violentes. Très vite des chorégraphes estiment qu'Anna Halprin ne fait plus de la danse, de la même façon que des compositeurs affirmaient que John Cage ne faisait plus de la musique Si John cage a considéré que n'importe quel son était musique, j'ai considéré de mon coté que n'importe quel mouvement était danse. [...]