Comme tout thriller, Bug joue sur le registre de l'émotion, mêlant ainsi angoisse, interrogations et même amour. Si en Français le titre évoque un défaut de fonctionnement d'un objet électronique, le mot prend en Anglais le sens supplémentaire d'insecte, de parasite. Et c'est bien sûr, sur cette ambiguïté que se joue ce huis clos reflet d'une violence de société. Violence physique et apparente, mais également violence psychique en croissante augmentation tout au long de la fiction. Passant d'une atmosphère de crainte et de solitude à un début d'hallucination.
[...] On comprend à cet instant l'importance de Jerry pour la suite du film. Puis, un plan d'ensemble nous présente cette chambre rustique - RUSTIC MOTEL - nous informant ainsi un peu plus sur la condition de cette jeune femme. Agnès paraît d'autant plus fragile avec ces appels anonymes à répétition qui semblent l'angoisser. Plusieurs plans nous montrent Agnès sortant des billets d'une sorte de tablier nous renseignant ainsi sur son emploi de serveuse, celui-ci justifiant ce nombre important de billets d'un dollar. [...]
[...] La rotation de ces pales du ventilateur de plafond apparaîtra à de nombreuses reprises pouvant être associées au déclencheur de cette démence à venir. La caméra se rapproche lentement des lumières d'un motel, décor de la quasi-totalité du film créant cette atmosphère claustrophobe. Le plan change, la caméra se fixe au sol et un zoom nous rapproche de la jeune femme, nous présentant ainsi Agnès la voix du téléphone. Ce zoom permettant au spectateur de comprendre l'importance de celle-ci et de se focaliser sur son histoire. [...]
[...] Dans ce film se mêle un huis clos étouffant dont le scénario est tiré d'une pièce de théâtre et une métaphore efficace d'un monde (d'une Amérique) qui voile ses hantises par des menaces extérieures parfois imaginaires (cf. William Friedkin). Les parasites sur la ligne seront les premiers d'une augmentation continue, partant d'une peur initiale extérieure à une crainte de soi plus inquiétante. Ainsi, la tension ne cesse d'augmenter plongeant le spectateur dans un état de perplexité constante, l'attaque est cérébrale et le tourbillon nous gagne, jusqu'à l'asphyxie. Viscéralement possédées, nous pourrions rapprocher le personnage d'Agnès de celui de Reggan, fillette habitée par une force paranormale dans l'Exorciste, troisième film de William Friedkin (cf. [...]
[...] On peut apercevoir le chiffre sept sur la porte de sa chambre (cf. annexe Ce chiffre sept représente un aspect clé de l'intrigue. Le chiffre sept a une forte symbolique biblique puisque selon la croyance, Dieu créa le monde en 7 jours et a énonça 7 péchés capitaux (Avarice, Colère, Envie, Luxure, Gourmandise, Orgueil, Paresse). Or, par la suite, Agnès rentrera dans un délire paranoïaque répondant ainsi à l'un des 7 péchés, l'orgueil (cf. définition paranoïa). De plus, il est le chiffre de la création, création du mal des insectes Bug - plus tard, l'union de ces deux êtres (Agnès et Peter) permettra cette création, décuplant ainsi leur paranoïa respective. [...]
[...] Le téléphone ne cesse de sonner cependant, nous pouvons nous demander si cette sonnerie existe réellement ou si elle émane de son imaginaire. En effet, à aucun moment nous ne sommes sur de l'existence réelle de ces appels, plusieurs gros plans sur l'appareil en train de sonner ne laissent apparaître ni voyant clignotant (à gauche des touches) ni vibration de celui-ci (cf. annexe Il peut s'agir dès le début du film d'hallucinations d'Agnès, craignant un possible retour de Jerry. Un travelling latéral nous entraîne une nouvelle fois jusqu'à la porte extérieure ou nous apparaît le numéro sept. [...]
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