Pedro Almodovar est né le 25 septembre 1949 à Calzada de Calatrava. A 8 ans, il s'installe avec ses parents en Estrémadure. Issu d'une famille modeste, il est éduqué dans des institutions religieuses, et en restera très marqué. Passionné de cinéma, il part à 17 ans pour Madrid, pour y étudier cet art, mais l'école du cinéma ferme alors sur ordre de Franco. Pour subvenir à ses besoins, il entre à la Telefonica (compagnie nationale du téléphone) où il reste pendant douze ans. Il achète grâce à son salaire sa première caméra super 8, et entre 1972 et 1978 il réalise des courts-métrages qu'il présente dans le circuit de l'underground. Ses courts-métrages, ses scénarios de BD, ses romans-photos, ses nouvelles, ses pièces de théâtre avec la troupe Los Goliardos, et son groupe de punk-rock Almodovar y McNamara lui valent d'être une des figures incontournables de la Movida. Son premier long-métrage Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier sort en 1980, réalisé à partir du scénario d'un roman-photo. C'est Femmes au bord de la crise de nerfs (1988) qui ouvre à Almodovar les portes de la notoriété internationale. Tout sur ma mère (1998) et Parle avec elle (2002) raflent de nombreux prix au festival de Cannes, aux Césars, aux Oscars, aux Golden Globes, et aux Goyas.
2006 est une année importante pour le cinéaste, avec la sortie de son nouveau film Volver, probablement sélectionné à Cannes, et une exposition entièrement consacrée à lui à la Cinémathèque française, haut lieu de la cinéphilie française. La Cinémathèque française est avant tout une association de loi 1901. Fondée en 1936 par Paul-Auguste Harlé (le premier président), Henri Langlois, Georges Franju (secrétaires généraux), et Jean Mitry (archiviste), elle a pour mission première de conserver les films, de les restaurer, de les montrer et de donner aux générations nouvelles un enseignement cinématographique. C'est en octobre 1948 que sont inaugurés la salle et le premier musée du cinéma d'Henri Langlois du 7 avenue de Messine, où se rencontrent les principaux cinéastes de la Nouvelle Vague. En 1963, sous Malraux, la Cinémathèque est transférée au palais de Chaillot. Henri Langlois, malgré « l'affaire Langlois » en 1968, où Malraux, sous la pression du ministre des Finances le renvoie, mais où un comité de défense internationale obtient son retour, reste à la tête de la Cinémathèque jusqu'à sa mort en 1977. Jack Lang initie le projet d'installation d'une grande institution cinématographique au Palais de Tokyo, projet abandonné par Catherine Trautmann au profit de l'ancien Centre Culturel Américain, 51 rue de Bercy. L'inauguration de ce nouveau lieu, comprenant la Cinémathèque et la BIFI, a lieu le 28 septembre 2005.
En grande partie financée par l'État (le Ministère de la Culture via le Centre National de la Cinématographie), la Cinémathèque est aujourd'hui considérée comme une institution dans la vie cinématographique française. Une exposition consacrée à un cinéaste en particulier représente donc une véritable reconnaissance pour l'artiste en question.
S'attachant à raconter le parcours de Pedro Almodovar tout autant qu'à expliquer ses influences et ses obsessions, l'exposition s'efforce de faire pénétrer le visiteur dans son univers. Omniprésente, la scénographie s'attache à reconstituer son univers.
[...] La Movida, la riche palette de couleurs utilisées, les résurgences personnelles et familiales, la présence de la religion, du corps, de la sexualité, de l'ambiguïté intrinsèque de l'humanité sont présentes dans tous ces objets et ces œuvres, autant qu'elles le sont dans la filmographie de Pedro Almodovar La présentation des objets La présentation est assez minimaliste. Outre les cartels, assez grands pour être lisibles de tous, les seuls éléments écrits de présentation sont les introductions au début de chaque section. [...]
[...] Celle-ci, qui se pose comme lieu de mémoire du cinéma, s'ouvre au cinéma contemporain en s'intéressant à un cinéaste vivant. Lieu de cinéphilie, la Cinémathèque jouit, en particulier depuis la Nouvelle Vague, de l'image culturelle très forte où le cinéma se dépouille de ses aspects industriels pour ne conserver que sa nature artistique. Elle est, en quelque sorte, un instrument de la patrimonialisation des films qu'elle choisit. Cinéaste aimé et admiré de la critique et du public, Pedro Almodovar voit par cette exposition confortée son image d'institution, d'artiste entré au panthéon de l'histoire du cinéma. [...]
[...] Elle est aussi thématique car elle développe les thèmes de prédilection de Pedro Almodovar : l'émotion, Madrid, le corps et le visage, l'influence pop, l'amour de l'écriture, la passion pour le spectacle comme élément à part entière de la vie. Mais la scénographie est aussi une recontextualisation du travail du réalisateur, développant la dimension globale des intentions artistiques de Pedro Almodovar. L'emploi des couleurs suit les préoccupations esthétiques du cinéaste : couleurs vives, caractéristiques des films de Pedro Almodovar (le rouge, couleur fétiche se retrouvant dans tous ses films, omniprésent du sol au plafond dans Emois, le bleu et le jaune dans En plein corps, l'orange dans Pop), alternent avec des couleurs plus sobres (le blanc de En plein corps,le marron de Figure humaine), selon l'évolution artistique d'Almodovar, qui travaille de plus en plus les contrastes entre le noir et le blanc dans ses derniers films. [...]
[...] une mise en scène multiple 2. une œuvre d'art total 3. l'adéquation de la scénographie à l'exposition Conclusion Sources Introduction Pedro Almodovar est né le 25 septembre 1949 à Calzada de Calatrava. A 8 ans, il s'installe avec ses parents en Estrémadure. Issu d'une famille modeste, il est éduqué dans des institutions religieuses, et en restera très marqué. Passionné de cinéma, il part à 17 ans pour Madrid, pour y étudier cet art, mais l'école du cinéma ferme alors sur ordre de Franco. [...]
[...] Pedro Almodovar a prêté à la Cinémathèque de nombreux objets et œuvres lui appartenant, tous inédits. Sa valise d'écolier, des photos de famille, les albums où enfant il collait les images de ses stars préférées, sa première caméra super 8 se retrouvent dans la section Emois. La deuxième section présente des photos de Madrid et des autoportraits pris par Almodovar lui-même, ainsi que des images de sa troupe de théâtre. Et on retrouve tout au long de l'exposition des photos personnelles, et des œuvres de sa collection personnelle comme des tableaux de l'artiste espagnol Dis Berlin. [...]
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