Ce documentaire d'Alain Cavalier constitue, dans son ensemble, un regard curieux sur des métiers, exercés par des femmes, tombées en désuétude. Il s'intéresse avant tout au fait que chacun de ces métiers exige un certain savoir-faire et une méthode qui leur est propre, ce qui est leur point commun principal, ainsi que le peu de connaissances dont dispose a priori le spectateur sur ces métiers.
[...] Il s'agit également d'une réflexion sur la méthode documentaire en elle-même. Cavalier ne se définissant pas, par ailleurs, comme un documentariste, où se situe son travail ? Il cherche avant tout à filmer des émotions et c'est ce que le spectateur ressent. Ce qui ressort globalement du portrait de la dame-lavabo est avant tout l'absence de toute visée sociologique, propre aux 24 portraits. Cavalier ne souhaite pas démontrer quoi que ce soit, il ne souhaite pas souligner les injustices sociales et encore moins les combattre. [...]
[...] Cela se caractérise avec la scène où elle se défait de ses vêtements pour mettre sa blouse de travail, devenant pleinement la dame-lavabo, perdant ainsi sa féminité. Cavalier essaie d'être le plus neutre possible dans ses questions, exploitant tous les domaines possibles. Toutefois, on sent tout de même sa présence, non seulement à travers sa voix, mais aussi d'une manière affective : Il avait repéré Amélia et s'était décidé, quelque temps plus tôt, à la filmer afin de comprendre ce qu'elle vit. [...]
[...] Analyse filmique d'une séquence documentaire : 24 portraits d'Alain Cavalier Extrait choisi : La dame-lavabo Ce documentaire d'Alain Cavalier constitue, dans son ensemble, un regard curieux sur des métiers, exercés par des femmes, tombées en désuétude. Il s'intéresse avant tout au fait que chacun de ces métiers exige un certain savoir-faire et une méthode qui leur est propre, ce qui est leur point commun principal, ainsi que le peu de connaissances dont dispose a priori le spectateur sur ces métiers. [...]
[...] La visée d'Alain Cavalier semble être avant tout de laisser une trace de ces métiers de femmes qui risquent fort, ou sont en train, de tomber dans l'oubli. Il s'agit de pouvoir se les rappeler, et aussi de comprendre la société. À travers le personnage de la dame-lavabo, Amélia, dans son espace confiné, dans son métier pour lequel on porte peu d'intérêt, Cavalier montre avec une pitié mélangée à une certaine admiration la richesse d'une minuscule pièce, les toilettes, possédant sa propre organisation et sa propre vie, s'apparentant à un monde qui semble finalement à part avec son propre soleil. [...]
[...] Il y a ici un écho, probablement non voulu, au doute du réalisateur durant la séquence précédant le portrait à proprement dit d'Amélia. Comme dit précédemment, le documentaire entier, mais surtout cet extrait, est un work in progress un documentaire avec une mise en abyme, réfléchissant à la fois sur la vie de ces femmes, mais également sur la démarche à suivre durant le tournage d'un documentaire. Le moment clé de cette notion est lorsque Cavalier prend la parole afin de dire Là on va faire un plan sur votre soleil ce qui montre qu'il explique à la fois à Amélia et au spectateur le déroulement technique et le montage du documentaire, renforçant l'idée de brouillon, de travail non achevé, d'une idée du documentaire qui se précise au fur et à mesure du visionnage de ce dernier. [...]
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