Le cinéma documentaire est loin de tenir le réel pour une évidence devant laquelle il suffirait de placer une caméra. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles il prend un tel essor après la guerre.
Il faut trouver comment faire face à l'infilmable, comment faire venir une image de ce qui est sans visage et sans mesure, de ce qui ne se voit pas et qui pourtant est là et qui irradie le présent.
A travers ce documentaire, Michel Daëron nous emmène dans un tout autre registre, tout aussi sordide et que l'on connaît peut-être moins, celui de l'orchestre féminin qui jouait pour les déportés et qui fut forcé de flirter quotidiennement avec l'extermination massive au camp d'Auschwitz Birkenau où un million de juifs furent exterminés.
Dans une première partie nous étudierons le choix et la constitution du sujet de ce documentaire, les intentions du réalisateur. Puis dans une seconde partie, nous nous dirigerons vers une analyse du dispositif filmique, c'est-à-dire de la mise en scène, l'équipe, et les procédés de tournage.
Enfin dans un dernier temps, nous nous intéresserons au dispositif de la représentation, qui interroge sur la réception du film vis-à-vis du spectateur
[...] Dans une première partie nous étudierons le choix et la constitution du sujet de ce documentaire, les intentions du réalisateur. Puis dans une seconde partie, nous nous dirigerons vers une analyse du dispositif filmique, c'est-à-dire de la mise en scène, l'équipe, et les procédés de tournage. Enfin dans un dernier temps, nous nous intéresserons au dispositif de la représentation, qui interroge sur la réception du film vis-à-vis du spectateur Choix et constitution du sujet La représentation de la shoah qu'elle soit fictionnelle ou documentaire est un sujet sensible et difficile à traiter. [...]
[...] Le plus grand intérêt de ce film documentaire réside principalement dans le fait que la totalité du projet cinématographique repose sur des témoignages de survivantes de l'orchestre des femmes. D'un point de vue historique, tous cela commence en 1943, lorsque les allemands regroupent plus d'une quarantaine de femmes venues de l'Europe entière pour mettre en place un orchestre de femmes. Elles vont être une à une choisies par la nièce de Gustav Mahler, Alma Rosé. C'est à l'occasion du cinquantenaire d'Auschwitz, que certaines filles se sont retrouvées récemment. [...]
[...] Le documentaire est lui-même hanté par la musique qu'a joué l'orchestre pendant la détention. Dès le début du film, et pour des transitions entre les différents portraits, la musique nous plonge dans le répertoire du plus célèbre compositeur allemand, Bach, à travers La Chaconne. Cette même musique qui est une version moderne inscrit une fois de plus les témoignages de ces femmes dans leur présent Le dispositif de la représentation : la place assignée au spectateur Dans ce documentaire, il est facile de comprendre que ce n'est pas un film sur le passé, mais un film qui s'encre dans le présent et qui interroge le passé pour mieux le comprendre. [...]
[...] Cela met en évidence le lourd passé de chaque femme dans leur quotidien contemporain. Si l'on se réfère au scénario on remarque que le film devait intégrer une personne, Jean Jaques, fils d'une des femmes de l'orchestre, Elsa qui était deuxième violoncelliste. Jean-Jacques était d'après le scénario un enquêteur qui voulait connaître la vie de sa mère, afin de comprendre ce qu'elle a pu vivre dans le camp, et un enquêteur délégué du réalisateur, pour faire avancer le film à travers les divers entretiens. [...]
[...] Par l'intermédiaire de ces entretiens, le réalisateur offre la possibilité aux anciennes musiciennes de partager leur mémoire, leur culpabilité, leur tourmente. Il développe un étroit lien entre la musique et les survivantes : cette musique qui leur à sauvé la vie et qui fait partie intégrante de cette zone grise évoquée par Primo Lévi. [...]
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