Après une première vision des deux films proposés, nous avons fait le choix d'analyser celui s'inscrivant dans la verve du suspense, du thriller. La structure de ce travail se présente sous la forme suivante :
En fonction de chaque paramètre analysé (montage, cadrage, jeux des acteurs, …), nous tenterons de relever les éléments porteurs de sens ; ceux qui nous semblent pertinents. Cette dissection repose sur un découpage préalable du film.
Ensuite, nous replacerons notre analyse, notre interprétation de chaque paramètre dans le contexte du cours, afin d'examiner s'ils se font échos, si notre analyse est cohérente par rapport aux concepts abordés et comment faire le lien entre ces deux entités. Nous désirons arriver à remettre en perspective nos observations et celles issues du cours ex cathedra.
[...] Le narrateur du film, de par l'absence de point of view shot, est forcement Griffith lui-même. Nous ne sommes invités à prendre l'angle de vue d'aucun des personnages en particulier car le point de vue offert par la caméra est toujours extérieur, assez neutre. Les gros plans sont présents afin d'accentuer le sentiment de peur, de danger ; les bandits sont régulièrement filmés en plongé afin de mettre en exergue leur méchanceté, leur agressivité mais ce sont pour ainsi dire les seuls indications plus subjectives. [...]
[...] Dans cette séquence nous pensons que le systématique retour aux gros plans de la jeune servent à mettre en évidence la gradation de l'état psychologique de la jeune femme qui en vient jusqu'à s'évanouir de frayeur. Le cinéma est un art qui prend tout son sens lorsque le spectateur est intégré au processus de création, lorsque l'on compte sur lui, sur ces capacités à comprendre et à ressentir, sur son adhésion. Un véritable dialogue peut alors se construire, ce a quoi s'adonne Griffith. La porte d'entrée du hall, point de vue extérieur. [...]
[...] Le recours au cross cuting permet la simultanéité de ces actions et donc une plus grande complexité narrative (d'où naîtra le suspens). La réceptivité du spectateur en subis l'influence car celui-ci devient participant et non plus uniquement observateur. Le montage de The lonedale operator est donc un montage organique centré sur l'action et son déroulement. Conséquence du cross cutting, nous retrouvons dans ce film la notion de narration omnisciente. narration is unrestricted : we know more, we see (and hear) more than any of the characters can”. [...]
[...] La vision de The Lonedale operator ne nous permet que de conforter cette observation. Un soin certain est accordé à la composition des plans, aux costumes. Comme remarqué plus haut, les plans sont composés afin de délivrer un maximum d'informations au spectateur et Griffith fait preuve d'une maîtrise sans conteste du deep staging. Lorsque l'arrière plan ne délivre pas d'information déterminante, il n'en reste pas moins soigné, arrangé. Les plans sont également assez dynamiques : beaucoup de va et vient entre les différents champs visuels (avant plan, arrière plan voir hors champs) ainsi que certains mouvements ou déplacements pouvant dynamiser un plan. [...]
[...] Griffith ne fait aucune restriction narrative. Concernant le rythme, il nous faut remarquer que Griffith ne condense pas l'action, au contraire, il s'adonne à un véritable étirement temporel. Si le montage se fait plus bref, plus rapide au moment de la poursuite et que le spectateur sent que l'on arrive au climax, Griffith prend son temps : à six reprises il nous montre l'avancée du train lors de la séquence de tension. De là naît le suspens, l'envie, la pulsion du spectateur d'en savoir plus. [...]
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