Michel Chion a écrit dans les années 1970 dans Les Cahiers du cinéma, et il est aujourd'hui enseignant à l'université Paris 3. Il s'est intéressé notamment à la voix au cinéma, sujet pour lequel il a d'ailleurs écrit un livre qui s'intitule: La voix au cinéma. Notre étude portera sur un chapitre de ce livre: "L'acousmêtre". Nous nous interrogerons sur le rôle de l'acousmêtre, en tant qu'outil cinématographique, qui offre de nombreuses possibilités pour la mise en scène d'un film. Tout d'abord, nous verrons l'importance même de l'acousmêtre, en s'attachant à sa nature et à ses origines. Puis, dans un second temps, nous verrons que l'acousmêtre est un outil propre au septième art qui permet de multiples possibilités cinématographiques. Ainsi, nous étudierons ses différentes fonctions. Enfin, nous terminerons par la désacousmatisation, en tant que ressort cinématographique à part entière.
[...] CAVELL, Stanley. "Choses vues et entendues", in La projection du monde. Paris: Belin pp. 42-51. Dans choses vues et entendues La projection du monde, p.45. Dans les silences de la voix Le regard et la voix. Cf Nana ou les deux espaces dans Praxis du cinéma de Noël Burch. Dans Qu'est-ce que l'acte de création dans Trafic p.38. [...]
[...] L'acousmêtre, un outil varié, et propre au cinéma les fonctions de l'acousmêtre cinématographique Nous allons étudier la diversité des fonctions de l'acousmêtre cinématographique, qui sont au nombre de quatre. Il faut savoir que l'acousmêtre est parfois facteur de déséquilibre, de complexité, et d'ambiguïté, et ceci est vrai surtout pour l'acousmêtre qui ne voit pas tout; qui demeure aveugle face à ce qu'il devrait voir, face à ce qui lui est donné de voir, mais qu'il ne voit pas. Cet acousmêtre est plutôt un cas pour le moins exceptionnel et rare. [...]
[...] Ce dernier voit tout, sait tout, et est même capable de se déplacer dans l'espace et dans le temps. On pourrait par ailleurs le rapprocher du narrateur omniscient en littérature qui a les mêmes pouvoirs. Dieu est l'exemple qui illustre parfaitement ce type d'acousmêtre. Par conséquent, cet acousmêtre n'est pas limité, il est bien au-dessus de tous les autres. Ainsi, l'acousmêtre qui est le plus limité est l'acousmêtre qui ne voit pas tout, qui a une vision partielle, et celui qui, au contraire, n'est confronté à aucun obstacle est l'acousmêtre omniscient et tout puissant, qui englobe l'acousmêtre qui voit tout et est partout, et auquel on confère également d'autres pouvoirs. [...]
[...] Il peut ainsi sélectionner l'acousmêtre le plus propice, selon la situation, le genre de film . et peut parvenir à un effet précis sur le spectateur, par son biais (tension, malaise . Michel Chion nous propose donc une sorte de hiérarchie des pouvoirs possibles de l'acousmêtre. Présence et limites de l'être acousmatique dans différentes disciplines Comme nous l'avons vu précédemment, l'acousmêtre est valable, perceptible dans la vie quotidienne. A partir de là, il est trouvable dans n'importe quel cas de figure, dans n'importe quel domaine, où justement on ne visualise pas la source dont le son, et ici la voix (car c'est ce qui nous intéresse) provient. [...]
[...] Hormis, ces deux types d'acousmêtre, il en existe un troisième type qu'il appelle "l'acousmêtre-commentateur". Michel Chion ne s'attarde pas dessus, puisqu'il n'y consacre qu'une seule phrase. Pour lui, cet acousmêtre "ne se montre jamais, et n'a rien à risquer de lui-même". De plus, il évoque plus loin la position retirée du bonimenteur, qui est lui-même un commentateur. L'acousmêtre-commentateur ne se montre jamais, parce qu'il est extradiégétique, et ne fait qu'accompagner les images. C'est pourquoi il n'a rien à cacher de lui même, puisque de montrer son visage n'apporte rien (au niveau diégétique par exemple). [...]
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