Sciences humaines et arts, Sons dans le cinéma de Tarkovski, point d'écoute, dimensions de l'espace, oreille du spectateur, mystique de a voix, voeu de silence, naturalisme de la voix, Chion, Andrei Roublev, infrasonore
Il y a un effet de déréalisation de la voix du personnage. Le son est proche de l'oreille du spectateur (point d'écoute), un affranchissement des dimensions de l'espace. Il y a proximité et ubiquité. Voix-je (Chion) : présence de la voix, proximité maximale avec l'oreille du spectateur, espace mat et sans réverbération. La voix est à elle-même son propre espace. Il y a le mystique de la voix, réduite à sa propre présence.
[...] Trouve enregistrement ancien, gravé sur cylindres de cire. Son de mauvaise qualité. Bande sonore du film, mixé avec réverbération. Ancrage dans l'espace (spatialisation de la voix). Scène de la lévitation, déréalisation du chant. Bande sonore composée de nombreux sons : avions de combats, sirènes de bateau, flûte japonaise, chant. Bruits réalistes, mais sensation d'irréalité. Association chant- flûte (alors séparés). Renforce mystère Maria. Dénote plus seulement la campagne suédoise. Mixage ajoute valeur connotative : le chant de la sirène, l'appel de la sorcière. [...]
[...] Fonder le langage dans le monde par un acte fort. Dans le cinéma parlant, se taire, c'est agir. L'acte lui-même n'est parfois qu'une suspension de parole. Le silence est performatif si quelque chose d'irrémédiable, de décisif a lieu dans l'espace ouvert par le silence. Promesse faite à Dieu, spiritualité du silence. A l'inverse, la rupture du silence, les premiers mots prononcés ont pouvoir de fascination, comme si le cinéma était capable de saisir le langage à la naissance, et de redonner sa force première aux mots. [...]
[...] [ ] Un matériau sonore très complexe chargé de rendre appréciables et perceptibles des forces d'une autre nature, durée, temps, intensité, silences, qui ne sont pas sonores en elles-mêmes. Le son n'est qu'un moyen de capture pour autre chose. » Gilles Deleuze • La béance du silence (Nostalghia) [00:02:48-00:03:40] Deuxième moitié du générique. Extrait du début du Requiem de Verdi, extinction progressive dans le silence d'un paysage de campagne, linéaire, embrumé. Aboiement d'un chien. Caméra suit voiture un temps, travelling latéral, puis s'arrête. [...]
[...] Itinéraire des voix tarkovskiennes 1. Irréel et naturalisme de la voix Postsynchronisation. Effet de déréalisation de la voix du personnage. Son proche de l'oreille du spectateur (point d'écoute). Affranchissement des dimensions de l'espace. Proximité et ubiquité. Voix-je (Chion) : présence de la voix, proximité maximale avec l'oreille du spectateur, espace mat et sans réverbération. La voix est à elle-même son propre espace. Mystique de la voix, réduite à sa propre présence. Parler, un acte concret. Parler en soufflant de la buée à cause du froid (Solaris). [...]
[...] Dans Stalker, la Zone comme paysage silencieux. Silence d'après la catastrophe : ruines, débris, restes du monde et de l'histoire. Long travelling-avant dévoile le paysage embrumé, verdâtre, comme si le mouvement de l'image étirait le silence. Le film raconte le silence, son expérience et son apprentissage. Bruit imaginaire du silence dans tous les espaces du film, comme un « fond » qui sourd et neutralise les positions, les cadres, les corps. La fin du monde se lit dans la pente irrésistible du bruit et du silence dans l'image. [...]
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