Exposition de 1900, L’Arroseur arrosé, éducation physique militarisée, anglomania, Tour de France
Le cinéma et le sport tiennent la place d'honneur dans le concert de réappropriations du temps.
Le cinéma, lancé le 28 décembre 1895 au Salon Indien, a suivi fidèlement la trajectoire sociale et culturelle des distractions précédentes. C'est la grandeur de l'écran plus que le contenu de la projection qui a fait son succès immédiat. Jusqu'à 1897, l'attraction de boulevard a séduit en foule ce qui voulaiT se découvrir au quotidien, avec pour rehausser cette autosatisfaction L'Arroseur arrosé. Les premiers opérateurs-projectionnistes dépêchés par les frères Lumière font voyager la vie courante, filment les « curiosités », sans particulièrement dépayser. C'est aussi dans les lieux habituels de l'exposition illuminée, Olympia, caf'conc', grands magasins Dufayel pour Paris qu'on a découvert ce premier cinématographe.
[...] L'aventure cycliste née avec le premier Bordeaux-Paris en mai 1891, qui rassembla 5000 spectateurs à l'arrivée en 1895. En juillet 1903, le patron de l'Auto, Henri Desgranges, lança la plus grande aventure moderne qui ait saisi l'époque avec le Tour de France, à la fois moyen de conquérir définitivement les Français à la bicyclette, découverte du territoire national et fête du temps libre. Ce Tour symbolise la conquête du divertissement à la française. Ses acteurs s'assembleront pour fêter au Parc de Princes modernes. [...]
[...] Le sport moderne Le sport moderne n'a jamais fait froncer les sourcils des moralistes. Son meilleur fondateur, Pierre de Coubertin écrivit dans ses Essais de psychologie sportive que Le grand élément de luette, le véritable protecteur pour les générations d'aujourd'hui, c'est le sport, qui peut seul à la fois créer des forces et apporter du clame en grande proportion au sein d'une société trépidante Selon lui, l'homme moderne doit savoir distraire une partie de son temps pour s'adonner à l'activité physique, tirant individuellement de sa fréquentation du stade la solidarité d'un apaisement, montrant aussi par là qu'il ne veut pas céder à l'uniformisation des plaisirs culturels. [...]
[...] Le sport moderne a ainsi grandi à contretemps avec de telles prémisses morales, individualistes et pacifiques. On a souvent rappelé son origine militaro-républicaine, son ambition de redresser les corps pour les besoins de la Revanche. Mais les bataillons scolaires furent un échec. L'armée préféra son propre dressage physique. La gymnastique fut surtout promue par des associations patriotiques mas civiles, pour adultes (800 en 1900, regroupant plus de 300000 membres) Mais cet élan ne répondait pas aux questions qui hantaient tous les Coubertin. [...]
[...] L'Exposition de 1900 lui a fait un triomphe. L'écran Lumière de 400 attire un million et demi de curieux. Chemin faisant, le cinéma est aussi devenu une industrie. Les exploitants, vite aux ordres de Charles Pathé, ont installé des salles fixes qui ont sédentarisé la projection et fait du spectateur un habitué. On compte plus de 10000 salles en France en 1908, jusqu'au record mondial du GaumontPalace ouvert en 1911, avec 5500 places dont 3400 fauteuils. La séance cependant est encore à peine hiérarchisée, souvent sur deux heures, avec de brefs tableaux d'actualité entrecoupé d'attractions, puis un entracte et enfin un grand film guère plus long (le premier long métrage date de 1909). [...]
[...] Cinéma et sport à l'avènement de la République Le cinéma et le sport tiennent la place d'honneur dans le concert de réappropriations du temps. Le cinéma, lancé le 28 décembre 1895 au Salon Indien, a suivi fidèlement la trajectoire sociale et culturelle des distractions précédentes. C'est la grandeur de l'écran plus que le contenu de la projection qui a fait son succès immédiat. Jusqu'à 1897, l'attraction de boulevard a séduit en foule ce qui voulaient se découvrir au quotidien, avec pour rehausser cette autosatisfaction L'Arroseur arrosé. [...]
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