Le cinéma muet - Contexte et exemples

Thèmes abordés

Cinéma muet, cinéma, normes cinématographiques, Eadweard Muybridge, Étienne-Jules Marey, Westinghouse Works, L'Homme à la caméra, chronophotographie, Warner Bros, Charlie Chaplin, téléologie, Dziga Vertov, Georges Méliès

Résumé du document

Après les débuts du cinéma, nous avons évolué vers un cinéma institutionnalisé vers 1908/1910. Ce cours se concentrera sur cette période, le cinéma muet a débuté à cette époque. La transformation du cinéma a eu lieu avant même les 10 ans puisqu'à partir de 1904/05 on constate des changements et les débuts du cinéma institutionnel (notamment avec Méliès et les effets de son film spécial) : la logique d'un cinéma qui faisait appel à l'émergence massive du cinéma narratif, qui deviendra la norme. On constate son existence partout dans le monde : on est passé à l'ambiance narrative du cinéma. On parle alors de « narrativisation du médium ».

Extraits

[...] Le cinéma muet - Contexte et exemples Après les débuts du cinéma, nous avons évolué vers un cinéma institutionnalisé vers 1908/1910. Ce cours se concentrera sur cette période, le cinéma muet a débuté à cette époque. La transformation du cinéma a eu lieu avant même les 10 ans puisqu'à partir de 1904/05, on constate des changements et les débuts du cinéma institutionnel (notamment avec Méliès et les effets de son film spécial) : la logique d'un cinéma qui faisait appel à l'émergence massive du cinéma narratif, qui deviendra la norme. [...]

[...] On passe du corps de l'opérateur au corps de la caméra et ce passage est vraiment le moment de l'autonomie de la caméra par rapport à son opérateur. L'autonomie de la caméra qui lui donne une liberté de mouvement, elle n'est pas restreinte au seul mouvement du corps de celui qui la porte (ce qui donnera par la suite les mouvements de grues). Ce film se trouve du côté sensationnel des primitifs et en même temps il annonce déjà des recherches qui se feront dans les années 30 à partir de la vitesse, du rythme et de la voiture. [...]

[...] La représentation est partielle, orientée. Les corps au travail sont à la merci du cinéma publicitaire. Ces films permettent de comprendre que si les films sur le travail manquent, c'est parce que la représentation du travail est plus complexe. Dans cette démonstration, la dimension est figée. De ce point de vue, la fiction supplée aisément au documentaire, surtout quand il s'agit d'une séquence au travail, c'est pourquoi, dans Les Temps modernes, le travail est montré en surface. L'Homme à la caméra, Dziga Vertov (1929) L'Homme à la caméra, Dziga Vertov (1929) Film qui se situe entre la conception du mouvement telle qu'elle s'élaborait dans le cinéma des premiers temps et en même temps il est déjà complètement dans cette libération de la caméra à partir de la technique du travelling que l'on trouvera de manière beaucoup plus systématique dans le cinéma muet. [...]

[...] Ensuite, Warner Bros invente le Vitaphone (« Sound-on-disc system » qui permet de passer un disque en plus du film : c'est le début de la bande son, c'est le début de la synchronisation entre le son et la musique sans orchestre), et son succès va tout changer peu à peu dans l'industrie. Il y a toujours eu de la musique au cinéma, et très peu de fims étaient muets. Le son existait donc, et était majoritaire (il y avait de la musique du début à la fin du film, et dans l'audience beaucoup allaient au cinéma pour écouter les grands orchestres jouer, les familles les plus modestes notamment). Donc un cinéma déjà hypersonore. [...]

[...] Ils pratiquent la téléologie, car ils savent comment les choses se passeront plus tard, ce qui fera partie du futur, ils se permettent de juger sans tenir compte du fait qu'au début ils s'orientaient les yeux fermés dans un monde complètement nouveau et artistique où tout est à découvrir. Sauf que c'est du cinéma immédiat, direct, époustouflant. Mais il ne faut pas porter de jugement de valeur. Films of Westinghouse works (1904) Films of Westinghouse works (1904) Collection de 21 courts métrages muets : la particularité des corps et des gestes n'entraîne aucun arrêt, le rythme du plan présage le rythme inhumain de la production, machine parmi les machines, le cinématographe traverse l'usine. [...]