Sous ses différents aspects évoqués, Flaherty peut nous apparaître comme un ethnologue. Pourtant, c'est un titre qui est tout aussi bien contestable. En effet, sa position dans un tel domaine reste à relativiser et se serait faire une analyse trop rapide que de conclure sans s'interroger, sur une telle affirmation. En effet, si son regard posé sur les populations est dénué de critique, il se contente ainsi de placer sa caméra, d'attendre, d'observer, donnant par cartons quelques informations, il traite son sujet non sans quelques modifications qui lui ont été reprochées (...)
[...] il était bien ce qu'il voulait être : un peintre du réel. Même si ça vision est tronquée, parsemée de schéma et d'archétypes, il a dû garder ce regard un peu objectif et sans jugement sur les populations qu'il croisait. De ce point de vue, il se place comme Claude Levi-Strauss plus tard, comme un ethnologue, car il accepte les mœurs et les coutumes des autres peuples sans juger la sienne supérieure. Il ne l'est pas totalement, certes, mais demeure en formation, s'enrichissant toujours un peu plus. [...]
[...] Être un peintre du réel. Lorsqu'en 1922 Robert Flaherty présente au public Nanouk l'Esquimau, il revendique ce qui est la clé de tous les documentaires à venir : il veut montrer le réel Un des premiers cinéastes à se lancer dans une telle aventure, il agit à la manière d'un ethnologue. Métier d'analyse et de rencontres des populations éloignées ou différentes, l'ethnologue étudie les caractères sociaux et culturels des groupes humains. De tels objectifs sont recherchés par Flaherty dans les différents documentaires qu'il réalise entre 1922 et 1948, date de son dernier film, Luisiana Story. [...]
[...] Il offre par là, une vision inédite du monde, la vision de peuples dont on parle peu ou mal, avec une sincérité, une naïveté peut-être, presque touchante. Il semble n'y avoir chez le réalisateur que cette simple envie de faire partager au spectateur la vie de gens dont on ignore presque tout. Cela passe par un conglomérat de scènes plus ou moins longues selon les évènements. Un regard ethnologique contestable. Sous ses différents aspects évoqués, Flaherty peut nous apparaître comme un ethnologue. Pourtant, c'est un titre qui est tout aussi bien contestable. [...]
[...] Il faut que le documentaire n'ennuie pas et présente un intérêt. Certaines scènes de Nanouk l'Esquimau sont empruntes d'humour : tel le phoque que l'on arrive pas à sortir du trou. D'autres, sont symboles de tentions comme dans L'Homme d'Aran, où l'on peut se demander si la scène finale, tendue n'est pas le fruit de la présence de Flaherty : les pêcheurs seraient-ils sortis un tel jour si la caméra n'avait pas été là ? auraient-ils autant mis en danger leur vie ? [...]
[...] Alliage des particularités de chacun, c'est pourtant la vision de Murnau qui prit le pas. Ainsi, la démarche de Flaherty pour reconstruire le réel dans ses films est assez absente de Tabou. Loin de l'aspect documentaire de Nanouk ou de L'Homme d'Aran, est un mélange où la romance occupe une part centrale. Il est d'ailleurs, présenté aujourd'hui comme un Roméo et Juliette à la polynésienne car c'est bien tout un schéma narratif que structure le film. Si les mœurs de Polynésie sont évoquées et quelques aspects de la société, de la coutume la fiction dépasse le documentaire. [...]
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