Certains cinéastes considèrent le montage comme un simple bout à bout des plans tournés, d'autres voient dans ce procédé la naissance d'un nouveau film. Les débats portant sur ce sujet ont fait coulé beaucoup d'encre. S'il est indéniable que le montage joue un rôle dans la construction cinématographique, l'importance de celui-ci n'est pas encore définie et fluctue selon les périodes et les personnalités. Au début de l'existence du cinéma, après bien sûr l'ère de l'uniponctualité des films, la question du montage s'est rapidement imposée comme la plus importante, de par bien entendu sa nouveauté. Les écrits théoriques se sont multipliés et le plus connu des théoriciens du montage est et restera sans aucun doute Eisenstein. Dans les années 20, lors des débats portant sur l'entrée du cinéma dans le domaine des arts, certains artistes ou critiques ont formé un courant qui prônait le montage en tant qu'essence du cinéma. Technique absente des autres arts et ainsi exclusivement cinématographique, le montage était alors perçu comme la voix royale d'expression du cinéma. A cette époque d'invention, les cinéastes tentaient de créer d'autres utilisations du montage pour faire évoluer le langage cinématographique. Le montage parallèle de Griffith par exemple, élargit le panel des moyens d'expression cinématographiques. Il est certain donc que le montage fait partie du langage du cinéma. Aujourd'hui, les innovations quant à ses moyens d'expression se font rares. Tout d'abord parce que le cinéma semble avoir terminé sa période de découverte et d'autre part, parce que la logique économique recommande de ne pas trop surprendre le spectateur au risque de le perdre. Les essais sur le langage et les limites du médium cinématographique sont donc relégués au cinéma expérimental.
Il faut aussi replacer le texte d'André Bazin dans son contexte. Le travail théorique du critique se place à une époque contemporaine de la nouvelle vague, puisqu'on le sait André Bazin est le père spirituel des nouveaux cinéastes- critiques des années 60. Cette époque marque la rupture avec les films appartenant à la qualité française, où l'innovation dans le montage n'était pas le souci primordial. Ce renouveau va ainsi tranché avec la tradition et les règles du montage.
On essaiera donc de distinguer quel est le message qu'André Bazin tente de faire passer dans ce texte et d'en extraire la conception du montage d'André Bazin.
[...] Le montage n'a ainsi aucune autonomie, il a simplement une fonction d'efficacité vis-à-vis du spectateur. On pourrait donc dire que le contenu est plus important que la forme. Il n'y a pas d'égalité forme/ contenu, égalité qui sera prônée par les cinéastes de la Nouvelle Vague peu de temps après. Si dans ce premier paragraphe du texte, le montage invisible semble critiqué ou abordé de façon péjorative, il est étonnant de rappeler qu'André Bazin prônait la transparence du cinéma, seule façon selon lui de se rapprocher de la réalité et d'y participer. [...]
[...] Ainsi le montage- découpage, dans cette séquence, guide le spectateur dans la compréhension qu'il doit avoir de la scène. Les deux personnages éprouvent une attraction l'une vers l'autre. Mais le directeur cache quelque chose, il a un problème. La jeune femme s'en aperçoit. Le spectateur est témoin de cette situation alors que les autres personnages de la scène ne s'aperçoivent de rien. Le spectateur a donc de par le montage une situation privilégiée. L'esthétique du suspense d'Hitchcock est d'ailleurs basée sur le fait que le spectateur a souvent toutes les clés en main pour comprendre la situation. [...]
[...] Il arrive dans la salle de déjeuner et rencontre pour la première fois le docteur interprété par Ingrid Bergman. Le découpage s'attardant sur les réactions du directeur et de la jeune femme, nous fait comprendre l'attirance immédiate qu'ils ont l'un pour l'autre. Puis, quand la jeune femme explique le projet de piscine, elle trace la forme de cette dernière sur la table. Un gros plan nous permet de visualiser ce que voit le directeur. Puis le plan suivant nous montre son trouble. [...]
[...] Il est certain donc que le montage fait partie du langage du cinéma. Aujourd'hui, les innovations quant à ses moyens d'expression se font rares. Tout d'abord parce que le cinéma semble avoir terminé sa période de découverte et d'autre part, parce que la logique économique recommande de ne pas trop surprendre le spectateur au risque de le perdre. Les essais sur le langage et les limites du médium cinématographique sont donc relégués au cinéma expérimental. Il faut aussi replacer le texte d'André Bazin dans son contexte. [...]
[...] Commentaire d'un extrait de "L'évolution du langage cinématographique" d'André Bazin Certains cinéastes considèrent le montage comme un simple bout à bout des plans tournés, d'autres voient dans ce procédé la naissance d'un nouveau film. Les débats portant sur ce sujet ont fait couler beaucoup d'encre. S'il est indéniable que le montage joue un rôle dans la construction cinématographique, l'importance de celui-ci n'est pas encore définie et fluctue selon les périodes et les personnalités. Au début de l'existence du cinéma, après bien sûr l'ère de l'uniponctualité des films, la question du montage s'est rapidement imposée comme la plus importante, de par, bien entendu, sa nouveauté. [...]
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