Galal Dina, censure, cinéma égyptien, contourner la censure, cinéma grand public, secteur cinématographique, bonnes moeurs, rapport de force, ministère de la Culture, maintien de l'ordre public, censeur, caractère arbitraire, cinéaste, opinion publique, interventionnisme, intervention de l'Etat, télévision égyptienne, propriété intellectuelle, autocensure, atteinte à la morale, atteinte à la religion
L'histoire du cinéma a montré qu'il était parfois nécessaire d'instaurer des règles afin de protéger « l'ordre public et les bonnes moeurs », et tel a été le cas pour l'Égypte. Bien qu'il existe un rapport de force entre le pouvoir essayant de contrôler de façonner les créateurs, et la création, les créateurs parviennent toujours, de par leur technique, à faire passer le message créatif. Cependant, cette censure en Égypte n'a pas empêché le pays de développer un secteur cinématographique important sur le marché national, mais aussi arabe.
L'auteur cherchera donc à nous montrer, par ses recherches, le mécanisme et l'impact de la censure sur le secteur cinématographique, mais nous parlera aussi du cinéma grand public et de sa réception.
[...] On apprend notamment que lorsqu'elle était à ce poste, un film ayant reçu l'autorisation de la direction de la censure a fait polémique et leur a valu un conseil de discipline pour avoir autorisé sa projection et son exportation. Cette décision sonna comme un avertissement pour tous les censeurs, les poussant dorénavant à user au maximum de leur pouvoir d'interdiction, de suppression et d'annulation afin d'éviter les sanctions et les licenciements, mais aussi pour les cinéastes, qui étaient prévenus que leurs œuvres pourraient ne jamais voir le jour si elles frôlaient les limites imposées par la censure. [...]
[...] Bien que la censure existe, on ne peut nier le succès de certains films, notamment dans les années 1990, qui ont eu l'air de plaire à tout le monde, surtout au public, en restant plus d'un an à l'affiche des cinémas. Cet engouement du public pour un certain type de films, en dépit de la censure, a été questionné, et certains l'ont expliqué par 2 conjonctures. La première est politique. En effet à cette époque, le pays luttait contre le terrorisme, et un réalisateur et interprète très connu et personnellement engagé contre ces causes a mis en scène des films contre ces combats. [...]
[...] Dans les années 1980, bien que cette période soit connue pour un cinéma « docile et apprivoisé », la censure entraine la comparution des artistes devant les tribunaux ou leur arrestation, le versement d'une amende ou l'interdiction de leur film. La raison de ces nombreuses interventions du tribunal n'est autre que la censure informelle avait décidé d'en passer par la justice pour régler ces litiges. Par conséquent, tout à chacun pouvait porter plainte pour préjudice de groupe, ou préjudice à la profession, etc. Cependant, pendant les années 1990, on a assisté à une vraie escalade judiciaire où les poursuites étaient engagées pour atteinte à la morale ou à la religion. [...]
[...] Par conséquent, à trop vouloir se jouer du public en lui servant un film auquel il s'identifiera par tous les moyens, celui-ci risque d'être déçu . [...]
[...] L'autocensure « négatrice » L'auteur nous parle d'autocensure « négatrice », qu'il définit finalement par tout ce qui est en lien et qui conditionne l'artiste dans son art, c'est-à-dire ses opinions, ses loisirs et ses pratiques, et qui influence forcément son art, ici dans le cinéma. Cette autocensure négatrice viendrait, selon l'auteur, de l'intériorisation des diktats d'une censure morale diffuse, plus large que celle de la censure officielle. Cette pratique, dans les cas extrêmes, peut même aller jusqu'à ce que l'auteur appelle « l'auto-exclusion » ou « l'exil involontaire », c'est-à-dire un exil hors du secteur cinématographique. [...]
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