La Zone d'intérêt, Jonathan Glazer, film, Seconde guerre mondiale, holocauste, antisémitisme, Auschwitz, Rudolf Höss, nazisme, déshumanisation, shoah
"Cet homme mène une vie confortable en famille. Il fait bien son boulot. Ils vivent avec sa femme à la campagne dans une jolie maison avec jardin. Et il se trouve qu'il est le commandant d'Auschwitz". Voici comment Jonathan Glazer, un réalisateur britannique, décrit le synopsis de son film. Le réalisateur est connu pour l'aspect psychologique de ses films et leur thème assez sombre qui questionne notre moralité. La zone d'intérêt suit la vie de famille d'un haut dignitaire d'Auschwitz, Rudolf Hoess, le commandant du camp. Lui et sa famille vivent à quelques mètres seulement du camp d'Auschwitz avec, pour seule délimitation de terrain, le mur d'enceinte du camp.
[...] Ces ?uvres abordent des notions nous permettant de faire la critique de ce film controversé. Ce film dramatique m'a beaucoup marqué et c'est pourquoi j'ai trouvé intéressant de l'étudier et de l'analyser plus précisément. Cette approche de la guerre, dépeinte différemment, je ne l'avais jamais perçu dans d'autres films ou d'autres livres et cela m'a vraiment interrogé et laissé assez perplexe en réalité. Ce film laisse vraiment la puissance de notre imaginaire, selon nos connaissances acquises de la Seconde Guerre mondiale, prendre le dessus et c'est cela qui est très émotif dans cette ?uvre. [...]
[...] Le film nous plonge dans cette horreur que l'on ne voit même pas, au travers d'effets sonores mais aussi de choix de cadrage. Toute la complexité du film passe par l'absence, même, de représentation directe de l'Holocauste. Vue depuis la terrasse des Bâtiments d'Auschwitz, avec Rudolf Höss III. La banalité du mal Le second concept essentiel de ce film est celui de la banalité du mal expliqué par la philosophe Hannah Arendt, en 1963. Effectivement, elle théorise lors du procès du logisticien du génocide juif, Adolf Einchman, la banalité du mal. [...]
[...] Ainsi, à travers le film La Zone d'intérêt de Glazer nous avons mis en avant différents éléments cinématographiques et historiques qui en font une ?uvre passionnante mais aussi remplie de richesse d'éléments a critiqué. Ce drame se rapporte parfaitement à l'ouvrage de la banalité du mal d'Arendt en démontrant comment le mal peut se répandre chez tout individu, à partir du moment où il est dépourvu de sens critique et qu'il reste passif. Mais celle-ci met bien en avant pour Eichmann que c'est lui qui choisit de s'occulter de tout sens moral pour la réalisation de ces crimes, qui ne considère même pas comme des crimes. [...]
[...] Finalement, tout comme la dit Arendt pour Eichmann, Höss accomplit son devoir bureaucratique en toute simplicité sans se préoccuper du sens moral que cela prend. Toutefois il existe bien une motivation à caractère idéologique derrière son action, on le remarque avec l'éducation des enfants par exemple qui font le salut nazi avant de partir à l'école de façon mécanique. Un autre passage important de ce film, c'est une des dernières scènes où l'on voit Höss sortir de la réunion pour sa promotion dans les escaliers ou il vomi. [...]
[...] Singularité mémorielle et nouveau rapport à l'histoire », in La Concurrence des victimes, Génocide, identité et reconnaissance, Poche p. 290-318. Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem, La banalité du mal, Viking Press, Etats-Unis, 1963 Hilberg Raul, La Destruction des juifs d'Europe, Fayard, 1961 Wieviorka Annette, Auschwitz ans après, Robert Laffont p. Zygmunt Bauman, Modernité et holocauste, Traduit de l'anglais par Paule Guivarch, Paris, La Fabrique éditions p. Articles : "La Zone d'intérêt", de Jonathan Glazer : une ?uvre nécessaire sur la Shoah ou un exercice contestable ? https://www.telerama.fr/cinema/la-zone-d-interet-de-jonathan-glazer-une-uvre-necessaire-sur-la-shoah-ou-un-exercice-contestable-0710_cri-7030620.php novembre 2024, consulté le 12 décembre 2024. [...]
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