Ce film a pour enjeu la valeur d'objectivité d'un reportage, comme si on avait suivi cet homme (Ricci) pendant qu'il lui arrivait cette "aventure". Les images sont donc celles des reportages d'actualité : anonymes, sans exotisme ni esthétisme volontaire.
En effet nous pouvons remarquer qu'esthétiquement il y a la présence de décors naturels qui marquent le visage de l'Italie au lendemain de la guerre. Dès le début du film, nous découvrons une Italie d'après-guerre. Le réel est montré tel qu'il est. Ici, la guerre est finie, mais ses conséquences sont visibles dans les décors (ruines, saleté de la ville...) Il y a un désir d'authenticité aussi bien du côté des situations que des décors. Les lieux et les décors sont donc anonymes et universels. On est en Italie, et on nous donne seulement le nom de la ville : Rome.
[...] Dès lors, le film atteint son objet, le réel, le concret. Jusqu'à l'extrême fin, nous ne pourrons aller au-delà de ce premier résultat, qu'est la certitude de notre point de vue : la solidarité avec l'ouvrier victime du vol. Cependant, rien de nouveau ne se passe après ce fameux vol et cette déambulation à travers la ville afin de retrouver cette bicyclette. La narration reste donc au niveau du prologue : quelqu'un a perdu sa bicyclette. Elle est seulement racontée de nouveau et déployée à travers une galerie de personnages divers, chacun usant de la rhétorique et du registre qui le caractérisent : pragmatisme du policier, humanisme immobile de l'Eglise, violence aveugle de la foule. [...]
[...] On se met facilement à la place du personnage ainsi que de son fils qui le suit dans sa détresse, comprenant ce qui arrive sans pour autant être assez puissant pour agir. Le film en tant que tel s'ouvre donc sur le vol de la bicyclette. Mais dès le prologue, Vittorio De Sica parvient à obtenir de nous deux choses. D'une part, il oriente notre regard vers une vue d'ensemble, portant sur une situation objective, celle du prolétariat urbain des premières années de l'après-guerre. D'autre part, il nous rend émotionnellement solidaires de la famille Ricci, immergée au sein de ce contexte humain et social. [...]
[...] Les lieux et les décors sont donc anonymes et universels. On est en Italie, et on nous donne seulement le nom de la ville : Rome. Par la suite, nous distinguons la présence d'une lumière naturelle qui rend le film d'une esthétique pure On est loin des visages surexposés d'Hollywood pour mettre en valeur les acteurs (notamment le maquillage qui semble quasiment absent). C'est aussi ce qui donne ce caractère quasi documentaire à ce film et souvent pour le spectateur le sentiment que les scènes se déroulent sous ses yeux et ont été filmées au moment où elles se sont produites. [...]
[...] Evaluation de l'objet film (qualités propres + analyse globale) Sorti en 1949, "Le voleur de bicyclette" est le film symbole d'un mouvement énormément analysé: le néoréalisme. Pour pouvoir analyser ce film, il faut déjà définir son origine, se replacer dans le contexte, définir le néoréalisme. Il s'agit d'un mouvement extrêmement court qui a particulièrement marqué le cinéma italien. Il commence à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et se termine au milieu des années 50. Un mouvement apparu donc directement après la fin de l'ordre mussolinien et plus généralement après toutes les horreurs de la guerre et les mensonges proférés par le régime alors en place. [...]
[...] "Le voleur de bicyclette" de Vittorio De Sica Evaluation esthétique du film Nous allons dans un premier temps tenter une approche esthétique du film avant de rentrer dans une analyse plus pointue. Ce film a pour enjeu la valeur d'objectivité d'un reportage, comme si on avait suivi cet homme (Ricci) pendant qu'il lui arrivait cette "aventure". Les images sont donc celles des reportages d'actualité : anonymes, sans exotisme ni esthétisme volontaire. En effet, nous pouvons remarquer qu'esthétiquement il y a la présence de décors naturels qui marquent le visage de l'Italie au lendemain de la guerre. [...]
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