Le comique désigne l'ensemble des éléments qui provoquent le rire. Les auteurs utilisent à cette fin des moyens et des procédés différents, qui conduisent à des comiques de forme diversifiée. On distingue habituellement le comique de situation, le comique de caractère, le comique de mœurs, le comique verbal... Lorsqu'en 1997, Roberto Benigni réalise La Vie est belle, une œuvre traitant de la déportation d'une famille juive italienne, il surprend en adoptant un ton comique par rapport à un sujet aussi grave et tragique. Que penser de ce choix ? Où se situe le comique et quelles peuvent en être les fonctions, les nécessités et l'utilité dans le film de Benigni ? Est-il une voie d'accès à la réalité des camps ?
[...] Dans les camps, il était difficile de croire que ce qui se passait était vrai, tellement que ce qui arrivait atteignait l'apogée de l'horreur. C'était invraisemblable. Dans le film, ce que nous trouvons invraisemblable, c'est ce qui ne s'est pas passé, c'est-à- dire tout ce qui concerne les éléments imaginaires introduits, alors que les déportés trouvaient que c'était la réalité des camps qui était invraisemblable. La première projection du film a eut lieu devant la communauté juive de Milan, devant des rescapés et anciens déportés, qui ont vraiment appréciés le film. Ils pleuraient, ils embrassaient Benigni. [...]
[...] Nous supposons que c'est cela qu'on voit. Pour toutes ces raisons, ce film peut être vu par des enfants : il véhicule de bonnes valeurs, et la violence ne nous est pas montrée. En bref, il n'y a pas d'insistance sur l'atrocité visuelle. Benigni laisse ainsi l'imagination du spectateur travailler, et le laisse peut-être rapprocher les mots de ce qu'il connaît, de ce qu'il a vu sur le génocide juif. En effet, le cinéma nous pousse à imaginer ce qui ne nous est pas donné à voir. [...]
[...] Benigni assume pleinement et de façon originale l'héritage d'Auschwitz, sans renier la réalité, mais en la voyant autrement, et tout aussi fidèlement. Conclusion En définitive, nous pouvons dire que La vie est belle fait passer un réel message d'espoir. Il dépasse l'événement tragique, et montre l'amour d'un père pour sa famille. Une phrase de Benigni traduit assez bien la vision qu'il faut adopter en regardant ce film: "je n'ai montré qu'un rêve au-dessus de la réalité". Bibliographie BENIGNI, Roberto, CERAMI, Vicenzo. La vie est belle. Paris : Folio p. [...]
[...] Malgré toutes ces récompenses, c'est un film qui a donné lieu à de nombreuses controverses. On l'a accusé de négationnisme, c'est-à-dire de nier la réalité du génocide juif (de la Shoah), et de l'existence des chambres à gaz. Pourtant, Benigni évoque la Shoah, et les chambres à gaz. En effet, dans la seconde partie du film, qui se déroule dans un camp de concentration, une femme discute avec la femme de Guido. Cette femme dit que l'on fait croire aux enfants et aux personnes âgées, qu'ils vont prendre une douche mais en fait ils sont gazés. [...]
[...] Cavallo ebreo qui signifie Achtung ! ! Cheval juif Le décor lui-même est touché par le malheur, après l'ellipse narrative où est introduit le personnage de Giosué. La ville paradisiaque se trouve parsemée de soldats, et peu à peu envahie d'instrument de guerre. Si l'univers de conte de fées de la première partie est entaché par quelques moments sinistres, il en est de même pour l'univers infernal des camps, puisque pour préserver son enfant, Guido masque la réalité, et impose le ton comique en introduisant l'idée d'un jeu. [...]
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