Alfred Joseph Hitchcock naît en 1899 à Londres dans une famille modeste. Il débute sa carrière cinématographique en 1920 quand il est engagé par les studios américains de la Famous Players-Lasky à Islington pour dessiner des intertitres. Hitchcock développe très tôt un goût pour la technique et s'intéresse aux décors, aux costumes, aux scripts, etc. Il complète ses connaissances en travaillant pour l'UFA à Berlin entre 1923 et 1925: plus tard, il s'inspirera d'ailleurs des réalisateurs expressionnistes. Le premier grand film du « maître du suspense » est The Lodger (1926). A la fin des années 1930, Hitchcock a acquis une certaine réputation auprès du public américain: David O. Selznick lui propose alors de partir à Hollywood. Ses films réalisés entre 1954 et 1963 sont généralement considérés comme ses plus grands succès: Vertigo (1958), Psychose (1963), Les Oiseaux (1963)…
[...] C'est cette répétition du personnage qui entraîne toutes les autres répétitions évoquées plus haut. Ainsi, Vertigo d'Hitchcock rassemble tous les ingrédients qui font de ce film un des chefs-d'œuvre du maître du suspense. Le spectateur est réellement tenu en haleine tout au long du récit. Plus qu'un simple film d'action à suspense, Vertigo explore réellement la psychologie des personnages, ce qui donne une vraie profondeur à l'histoire. [...]
[...] Enfin, dernier point d'analyse : la répétition qui est au cœur de l'histoire de Vertigo et qui constitue un procédé récurrent du cinéma hitchcockien. Cette répétition est également relayée au niveau de la mise en scène, avec des plans similaires qui reviennent à des moments différents de l'histoire. Tout d'abord, le thème de la chute, évidemment lié au vertige maladif de Scottie, revient très régulièrement tout au long du film. Ce thème est d'ailleurs annoncé dès le début : le prologue montre le coéquipier de Scottie tomber du toit en voulant l'aider. [...]
[...] Par ailleurs, dans le générique, il faut remarquer que la musique débute avant les images, ce qui démontre l'importance de la bande son chez Hitchcock. Cette musique de générique permet de créer l'atmosphère noire et étrange du film : on y retrouve notamment les thèmes de la répétition, de l'ascension et de la chute, de la mélancolie qui font partie de l'identité de Vertigo. Ainsi, la musique de ce générique se veut très répétitive, en retravaillant toujours le même thème joué à la harpe: cette répétition rappelle la duplicité, l'artifice de Madeleine/Judy qui va avoir une grande influence sur les états émotionnels de Scottie tout au long du film, entre sentiment amoureux et dépression. [...]
[...] Il existe un sentiment amoureux entre ces deux personnages, mais ils ne se rencontrent jamais réellement : lorsque Scottie pense avoir enfin compris Madeleine, celle-ci meurt. Dans la deuxième partie du film, on retrouve ce rapport étrange de Scottie aux femmes lorsqu'il rencontre Judy et lui demande (l'oblige de porter les mêmes vêtements et à se faire la même coiffure que Madeleine. Ce passage révèle la personnalité torturée de Scottie : il a un besoin de contrôler Madeleine puis Judy, et ce comportement pourrait parfois même être assimilé à du harcèlement. [...]
[...] Enfin, à la fin de Vertigo, Scottie emmène Judy à la mission espagnole où il s'était déjà rendu en compagnie de Madeleine. Il oblige alors Judy à rejouer le scénario traumatisant qu'il a vécu, et comble du dramatique, Judy tombe du même clocher que Madeleine, par la même ouverture. Il convient pour finir de noter que ce thème de la répétition est à mettre en relation directe avec celui de la duplicité : en effet, de nombreuses scènes avec Judy font écho aux scènes qui se sont déroulées durant la première partie du film avec Madeleine. [...]
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