Les statues meurent aussi, colonialisme, colonisation, Présence africaine, art nègre, documentaire, culture, censure
Le documentaire se place dans un contexte historique spécial. Pendant des siècles, l'Occident a diffusé sa doctrine d'un bout à l'autre du monde. Il a fabriqué des civilisations selon ses désirs et ses codes. On assiste à des vagues de décolonisations dans les années 45 et 55. Des courants vecteurs de pensées décolonisatrices émergent alors. Des films comme Afrique 50 ouvrent la voie. À l'origine, il devait promouvoir les bienfaits, éducatifs notamment, de la colonisation en Afrique. Mais lorsque René Vautier découvre l'horreur de la colonisation, il décide de changer son sujet. Il dénonce les assassinats commis par les colonisateurs français, ce qui était rare à l'époque.
Il fut emprisonné et son film censuré durant près de 40 ans. Le documentaire Les statues meurent aussi apparaît donc à une époque de grands changements sociaux et géopolitiques, dans une société qui peine à s'ouvrir à l'autre et à l'ailleurs.
[...] Les statues meurent aussi - Alain Resnais, Chris Marker et Ghislain Cloquet (1953) - De quelle manière ce film interroge-t-il le colonialisme et, in fine, la question de l'ailleurs dans une époque encore sous l'emprise de la colonisation ? Le film analysé aujourd'hui s'intitule Les statuent meurent aussi. Datant de 1953, il s'agit d'un court métrage documentaire français en noir et blanc. Réalisé par Alain Resnais, Chris Marker et Ghislain Cloquet, c'est à l'origine une commande pour Présence africaine, une revue panafricaine semestrielle. [...]
[...] Le documentaire se place dans un contexte historique spécial. Pendant des siècles l'Occident a diffusé sa doctrine d'un bout à l'autre du monde. Il a fabriqué des civilisations selon ses désirs et ses codes. On assiste à des vagues de décolonisations dans les années 45 et 55. Des courants vecteurs de pensées de décolonisatrices émergent alors. Des films comme Afrique 50 ouvrent la voie. A l'origine, il devait promouvoir les bienfaits, éducatifs notamment, de la colonisation en Afrique. Mais lorsque René Vautier découvre l'horreur de la colonisation, il décide de changer son sujet. [...]
[...] Il y a une part de mystère qui réside dans le fait de fondre les œuvres dans l'ombre. Le documentaire peut être découpé en neuf séquences, à la durée et au sujet variable. Le générique cite le nom des collectionneurs participant au projet, comme Tristan Tzara, par exemple. Ce dernier était en effet connu pour être un collectionneur d'art africain important. La musique a une place très importante dans le documentaire, elle donne du sens et ajoute une dimension narrative supplémentaire au film. La bande originale est réalisée par un orchestre sous l'égide d'André Hodeir. [...]
[...] Une phrase de Jean Négroni résume bien cela : « ces images nous ignorent, elles sont d'un autre monde, que nous n'avons rien à faire dans ces conciliabules d'ancêtres qui ne sont pas les nôtres ». C'est par tous ces jeux subtiles de montage et de mots que les réalisateurs interrogent le colonialisme et l'ailleurs. La multiplicité des œuvres présentées ainsi que la diversité des matériaux employés, comme le cuivre, la terre ou encore le bois, montre que l'art « nègre » a tout aussi bien sa place dans un musée que toute autre œuvre. Tout semble déborder de créativité, d'ingéniosité et de vie. [...]
[...] La seconde séquence est marquée par le changement de thème musical et iconographique. À 2 : 36, nous sommes dans un musée. La troisième séquence débute à 3 : 28. Il s'agit d'une suite d'œuvres Africaines exposées sur un fond à motifs géométriques. À 3 : 50, la quatrième séquence nous montre des paysages Africains, soulignés par le récit important qui aborde les rapports du colonisateur au colonisé avec des phrases comme « Déjà le blanc projetait sur le noir ses propres démons pour se purifier ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture