Roland Barthes, célèbre critique et sémiologue français, nous invite ici dans son texte « En sortant du cinéma » à s'interroger sur la vocation du 7ème art comme une grande séance d'hypnose.
Le cinéma a toujours été lié à l'illusionnisme, ils partagent tous deux le même sens du merveilleux et agissent sur notre inconscient. De plus, sachant que l'hypnose est en quelques sortes à l'origine de la psychanalyse et de l'approche de l'inconscient, il est intéressant de voir que le cinéma et la psychanalyse ont la même date de « naissance »: 1895.
[...] L'image et donc l'Imaginaire nous semblent vrais, authentiques, proches. En d'autres mots l'imaginaire devient alors une fatalité, tandis que le réel (la vérité) est inatteignable, le sujet lui existe comme représentation. L'imaginaire n'est donc plus un ennemi à combattre, mais un allié avec qui il faut compter. Enfin, Roland Barthes finira par la question suivante ; comment se décoller du miroir ? Il proposera l'idée selon laquelle il faut décoller dans le sens de s'élever, de se trouver dans un autre état. [...]
[...] Tout semble faire écho à l'hypnose ; la mise en disponibilité, la focalisation sur l'écran et sur les ombres mouvantes, la perte de contact avec la réalité objective. Tout d'abord, le spectateur s'adonne au plaisir du cinéma sans obligation, sa servitude est volontaire. Nous allons au cinéma à partir d'une oisiveté c'est-à-dire par absence d'occupation, à partir d'une disponibilité. Avant même d'entrer dans la salle, les conditions préhypnotiques sont déjà présentes ; le vide, le désœuvrement, l'inemploi Barthes expose donc l'hypothèse que ce n'est pas par le film que l'on est hypnotisé, mais bien avant même d'en être le spectateur. [...]
[...] - COSTE, Claude. Roland Barthes moraliste, presse université Septentrion pages. - FREUD, Sigmund. Cinq leçons sur la psychanalyse : suivi de contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique, Payot pages. FILMOGRAPHIE . - LANG, Fritz. Mabuse : Inferno - LYNCH, David. Éléphant Man - TRIER, Lars (Von). Europa, 1991. [...]
[...] Nous pouvons conclure que Roland Barthes dans son texte En sortant du cinéma nous dévoile le pouvoir hypnotique qu'a le cinéma sur son spectateur, autant avant que pendant la projection, et encore même après. L'hypnose et le cinéma sont tous deux liés, le cinéma par les caractéristiques précises de sa salle permet au spectateur de s'adonner pleinement à l'érotisme moderne. Les postures des spectateurs sont décontractées, à l'aise, toutes les mondanités sont gommées. Il met alors en parallèle la télévision, qui au contraire du cinéma ne provoque aucune fascination. Le noir y est absent, le lieu familier, l'érotisation du lieu sont alors fortuits. [...]
[...] Le spectateur ne doit jamais être envouté mais bien au contraire tenu conscient qu'on lui propose une histoire, et que cette histoire ne se déroule pas réellement devant ses yeux, mais bien qu'on lui relate par des moyens scéniques. Mais ce n'est pas l'unique moyen, la culture du spectateur ou bien même sa vigilance idéologique permettrait de faire disparaitre l'imaginaire une fois celle-ci observée. Cependant il existe une deuxième manière d'aller au cinéma, il suffit de se laisser fasciner deux fois. [...]
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