Un prophète, Jacques Audiard, cinéma, conditions du succès, réseau de création, coopération, démocratisation, regard subjectif, conflictualisation de l'oeuvre, fiction
«Le réel fonde le cinéma» d'après Jacques Audiard , le réalisateur d'Un Prophète (2009). Dans ce film, il tente alors de refléter le cosmopolitisme de la société française à travers le microcosme de l'univers carcéral, avec ses diverses communautés, notamment Arabes et Corses. Les multiples récompenses et les 1 304 259 entrées pour ce film démontrent sa visibilité et l'enthousiasme suscité dans le milieu du cinéma. L'originalité de son scénario, l'esthétisme de sa photographie, au delà de sa qualité technique et les performances de ses acteurs, participent au processus d'artification d'Un Prophète.
Néanmoins, les qualités créatives ne doivent pas masquer le réseau de coopération autour de cette œuvre pour son succès (I). D'autre part, sa volonté de regard sur le réel, étant subjective, mène à une pluralité de commentaires interprétatifs sur son objet (II). Ce processus transformateur de l'art sur la réalité peut alors créer des polémiques, indépendantes de la volonté du réalisateur.
[...] Source : whynotproductions.fr « Le réel fonde le cinéma » d'après Jacques Audiard[1], le réalisateur d'Un Prophète (2009). Dans ce film, il tente alors de refléter le cosmopolitisme de la société française à travers le microcosme de l'univers carcéral, avec ses diverses communautés, notamment Arabes et Corses. Les multiples récompenses et les entrées[2] pour ce film démontrent sa visibilité et l'enthousiasme suscité dans le milieu du cinéma. L'originalité de son scénario, l'esthétisme de sa photographie, au delà de sa qualité technique et les performances de ses acteurs, participent au processus d'artification d'Un Prophète. [...]
[...] Son équipe de réalisation et ses scénaristes sont des « personnels de renforts » coordonnés collectivement, comme des intermédiaires entre les comédiens (logique artistique) et les producteurs (logique financière)[5]. Ce film concilie donc deux principes initialement antithétiques du management et de l'art[6]. La culture n'étant plus imperméable au capitalisme, le film Un Prophète relève lui aussi de l'attitude sensible et rationnelle, accommodante autonome (visée esthétique) et hétéronome (visée rentable) de l'équipe de réalisation. La société Why Not Productions, spécialisée en cinéma d'auteur comme Ken Loach, et UGC Images, connue dans le cinéma populaire pour le film Les Profs, ont entre autres coproduit le film. [...]
[...] [13]Ibid [14]Serge Kaganski, Jacques Audiard : « je n'ai pas fait un film sur la politique carcérale », Les Inrocks [en ligne] août 2009 [15]Blic Damien, Lemieux Cyril, « Le scandale comme épreuve. Éléments de sociologie pragmatique », Politix, 3/2005 (n° p. [...]
[...] Ainsi, Un Prophète, à sa mesure, « unit l'esprit démocratique et l'aspiration élitaire à la singularité » (Nathalie Heinich) d'où également, son rayonnement international. II. Le film : regard subjectif sur le réel et pluralité des commentaires interprétatifs Le monde cinématographique s'inspire du réel tout comme celui-ci détermine le regard porté sur un film[7]. Un Prophète est dans ce sens dépendant du contexte de la France de Sarkozy, tout en étant polysémique. Dans son activité de création, le réalisateur et scénariste peuvent s'insérer dans la « théorie du reflet » de l'art, qui permet de mieux comprendre la société dont il est issu[8]. [...]
[...] Le point de conflit entre la réalité et l'imagination est donc ici : comment penser et faire croire à une fiction sur le dos de la réalité carcérale ? Selon Pascal Vion, directeur de la maison d'arrêt de Nanterre, le milieu carcéral n'est pas une zone de non droit et la vérité y est plus diverse et moins sinistre comparativement au film : « le risque existe que, pour de jeunes détenus, ce personnage de fiction (Malik) ne devienne un modèle »[17]. [...]
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