Le printemps de Téhéran, l'histoire d'une révolution 2.0 - Ali Samadi Ahadi (2010)

Thèmes abordés

Documentaire, révolution, Téhéran, élection, présidentielles, religion, justice sociale, pétrole, droits de l'homme, étudiant, presse, jeunesse iranienne, Moussavi, manifestation, dictature, médias, réseaux sociaux, répression, gouvernement, Khamenei, Mossadegh, militants, régime autoritaire, violence

Résumé du document

Le printemps de Téhéran, l'histoire d'une révolution 2.0, sorti en 2010, est un film allemand réalisé par Ali Samadi Ahadi et produit par Sandra Bohle, Jan Krüger, Sabine Rollberg, Oliver Stoltz, et Mathias Werth. Il s'agit plus précisément d'un docu-fiction portant sur la révolte iranienne de 2009, s'appuyant à la fois sur des images documentaires et sur des séquences animées.
Les acteurs principaux sont Pegah Ferydoni, qui joue Azadeh, et Navid Akhavan, qui joue Kaveh. Ceux-ci sont à l'origine des séquences animées. Azadeh et Keveh sont deux jeunes iraniens, dont on suit l'histoire tout au long du film. Ce sont des personnages fictifs, ancrés dans un contexte réel. Le film retrace également plusieurs témoignages d'Iraniens ayant vécu les évènements, restés anonymes.
Ce film s'inscrit donc dans le thème des Révolutions, puisqu'il relate un soulèvement populaire, celui qu'a connu l'Iran en 2009.

Extraits

[...] Face à cette violence, les manifestants jettent parfois des pierres sur les policiers, mais ils cherchent majoritairement à fuir. Le 19 juillet 2009, la place Fatemi est condamnée. Dans le même temps, on suit l'histoire de Keveh et Azadeh. Keveh est emmené dans la prison de Kahrizak, dans une cellule surpeuplée où le manque de place se fait ressentir. Les détenus y subissent d'extrêmes violences : ils sont frappés, violés, tués. Azadeh, elle, reçoit un appel de son cousin, qui fait partie de ceux qui répriment les manifestations. [...]

[...] J'ai aimé la vérité que reflétait ce film, retraçant les évènements tels quels, sans tabous. Ces images m'ont particulièrement choquée. J'ai ressenti un sentiment d'injustice vis-à-vis du traitement violent qu'ont subi les Iraniens. De plus, j'ai aimé la forme originale de ce film, fusionnant l'animé au réel. Le changement de l'un à l'autre donnait un certain rythme au documentaire, et m'a captivée pendant toute sa durée. Enfin, j'ai aimé pouvoir suivre les témoignages des Iraniens ayant connu ce soulèvement, car leurs paroles étaient pleines d'émotions. Ils m'ont transmis leur haine et leur tristesse. [...]

[...] Elle fait donc partie de cette manifestation du 23 mai, ou la foule crie sans cesse « Au revoir Ahmadi ». Lors de cette manifestation, Moussavi est présent, mais également Zahra Rahnavard, activiste et influente, qui intervient et défient les libertés d'expression et de pensée. L'émotion est grande, et les différents témoins décrivent ce jour comme inoubliable. S'en suit de cette manifestation 3 semaines ou « le peuple iranien pouvait de nouveau rire, sortir dans la rue jusqu'au matin et crier tous les slogans qu'il voulait ». [...]

[...] À l'inverse, les droits de l'homme se sont dégradés. Une autre femme déclare que l'armée des gardiens patrouillait dans les rues, et que les étudiants subissaient l'oppression, l'humiliation et la violence de ceux-ci. D'après un homme, le gouvernement se mêlait de tout, contrôlait la presse. Les élections qui arrivaient étaient donc l'occasion de faire entendre la voix et les sentiments de la nation, la colère de la jeunesse iranienne. Azadeh, étudiante en médecine à Téhéran, intervient pour la première fois dans le film à la suite de cette description du mandat d'Ahmadinejad par les témoins. [...]

[...] Il y a des coups de feu, des blessés. Lors du sermon du vendredi 19 juin 2009, alors que tout le monde attendait de Khamenei (chef religieux iranien) qu'il soutiennent les manifestants, celui-ci défend Ahmadinejad et dénonce les manifestants, selon lui responsables du bain de sang. Selon un témoin, « en cautionnant ces mensonges, il s'est mis le peuple à dos ». Après ce discours, les manifestations du peuple et les répressions du gouvernement se succèdent. Le film s'attelle alors à la description de la violence du gouvernement, et à recueillir les expériences des différents témoins. [...]